Rayane Dar Alia
Étudiant en master de littérature comparée et lauréat du programme de bourses Passeport pour la mobilité
La littérature nous permet de nous raccrocher à quelque chose dans un monde difficile, et ce pour mieux le saisir.
Rayane Dar Alia est étudiant en master de littérature comparée à la faculté des Lettres de Sorbonne Université. Il a bénéficié cette année de notre programme de bourses Passeport pour la mobilité, soutenu par la Fondation Malatier Jacquet, dans le cadre de son échange universitaire à Séville en Espagne. Il a pu y perfectionner ses connaissances en lettres et en espagnol, découvrir et se plonger dans une nouvelle culture, et en apprendre sur lui-même.
Parlez-nous de votre parcours et de ce qui vous a amené à étudier la littérature comparée.
À l’origine, j’ai fait un bac ES (économique et social) et je voulais tout d’abord faire de l’orthophonie : mon attirance pour les langues date donc déjà du lycée. Pour suivre ce souhait, j’ai réalisé un semestre de préparation à Lille, mais la formation ne m’a pas plu : ce qui m’intéressait dans le langage, c’était avant tout son aspect esthétique. J’ai donc bifurqué vers une licence de lettres moderne en suivant le parcours de littérature comparée, car j’étais attiré vers l’étude des langues et pas uniquement du français mais aussi de l’espagnol. J’avais déjà suivi une classe européenne au lycée et j’ai donc souhaité, au travers de la littérature comparée, conserver cette ouverture aux autres langues et ce conjointement à d’autres disciplines. Le principe de la littérature comparée – comme son nom l’indique – est de comparer deux littératures de deux langues ou d’aires culturelles différentes. Cette matière s’exerce également par la comparaison avec les sciences naturelles comme la biologie, quand on étudie la nature par exemple. Ce qui me plaît dans ce parcours, c’est avant tout, donc, sa pluridisciplinarité.
L’université de Lille ne proposait pas d’échanges en Espagne ni de master en littérature comparée, et c’est pour cela que je me suis tourné vers Sorbonne Université. Le master correspondait aussi bien à mes attentes en termes de mobilité, de cours, qu’en termes de contenu. L’année prochaine, je souhaiterais préparer l’agrégation, toujours à Sorbonne Université, et je suis donc content de pouvoir étudier en ses murs avant d’y passer le concours.
La littérature nous permet de nous raccrocher à quelque chose dans un monde difficile, et ce, pour mieux le saisir. C’est une boîte à outils qui nous permet d’avancer dans la vie, mieux se comprendre, mieux appréhender notre environnement. De manière générale, je suis très proche de l’art, et je considère que la littérature a toute sa place dans la société : elle nous permet de vivre !
Pourquoi avez-vous fait le choix d’une mobilité à Séville ?
Je suis arrivé en septembre 2022 à Séville, et j’y ai terminé mon année en juin dernier. J’ai toujours été très attiré par l’espagnol, c’est une langue que j’apprécie beaucoup ! Cette année, je fais mon mémoire sur Federico Garcia Lorca, qui est andalous. Il semblait donc naturel que je me plonge au cœur de son pays natal, grâce au partenariat entre Sorbonne Université et l’Université de Séville. Cela m’a permis d’être au centre de l’identité andalouse, sujet de mon étude, en comparaison avec l’Algérie.
Cette mobilité m’a également permis d’améliorer mon espagnol et de préparer, par conséquent, l’épreuve de langue vivante de l’agrégation. Suivre des cours de littérature espagnole, justement dans la langue, m’a aidé à comprendre de façon beaucoup plus fluide ses aspects littéraires, et je vais donc pouvoir appréhender le concours plus sereinement.
Les cours en Espagne sont très différents de ce que j’ai connu en France. La plus importante différence est que l’on a l’habitude chez nous d’une approche monographique : on va étudier un auteur, une œuvre, et ce en profondeur, alors que l’Espagne a une approche plus globale de la littérature, en panorama. On va étudier 6 œuvres ou un mouvement dans son entièreté. Une autre différence, c’est la division des classes en practicas, l’équivalent de nos TD, avec des travaux en groupes ou personnels, sur des exposés, l’analyse de manuscrits, etc, et en classes théoriques, l’équivalent de nos cours magistraux. La façon d’enseigner la littérature reste donc assez similaire, mais cette approche plus panoramique se retrouve dans d’autres parcours, en histoire par exemple.
Il y a également une différence assez importante sur l’organisation des cours : il y en a moins en Espagne, mais ils représentent un volume horaire plus important. Ceci explique également les panoramas ! Car on aura 5h de cours sur un sujet, contrairement à 2 ou 3 en France. La charge de travail est au final assez équivalente.
Que représente la bourse Passeport pour la mobilité pour vous ?
La bourse m’a avant tout permis de payer mon loyer, ce qui n’est pas anodin, mais également mes courses. Avant de partir en mobilité, on ne se rend pas forcément compte des dépenses que l’on va avoir, ne serait-ce que sur le forfait mobile. On a toujours des petites dépenses qui s’ajoutent, sans compter l’inflation qui s’est fait ressentir…
Côté études, je reviens sur la question des panoramas : le format des cours nous oblige à acheter 4 à 6 livres par matière. Les livres sont plus chers en Espagne, et coûtent environ 15 euros en format poche. Chaque cours suivi est donc coûteux… Cette aide a donc été plus que bienvenue, et m’a permis d’être plus serein durant cette année, pour me loger, me nourrir et étudier.
Quels sont vos projets aujourd’hui ?
Je suis revenu fin juin en France, et je reviens à la rentrée à Sorbonne Université pour préparer le concours de l’agrégation. J’espère l’avoir ! C’est un concours très exigeant et difficile, et même si j’espère obtenir le sésame cette année, je ne me contenterai pas d’un échec et je compte persévérer. Je pense que passer le concours dans un cadre que je connais déjà augmente mes chances, et j’ai plusieurs amis qui pourront m’épauler : je ne serai donc pas seul !
Par la suite, je compte enseigner dans le secondaire, puis, pourquoi pas à l’université en passant un doctorat, même si ce sera dans plus longtemps. Ma mobilité m’a également donné envie de travailler à l’étranger, en tant que professeur de français dans un pays hispanophone. Je compte revenir en Espagne, car j’ai vraiment aimé vivre à Séville : le cliché de l’Espagne chaleureuse n’est pas vraiment un mythe !
Quel message auriez-vous pour les mécènes et donateurs qui prennent aujourd’hui part au financement des programmes de bourse Passeport, et plus largement pour un mécène ou un donateur qui envisage de soutenir le programme ?
N’hésitez pas ! Cette bourse est un très beau projet et un excellent moyen de soutenir les étudiants. Nous avons bien vu avec la crise du Covid ou l’inflation à quel point la vie étudiante est difficile. Il devient compliqué de réussir ses études tout en ayant les moyens psychologiques, moraux et financiers de les mener à bien.
Votre soutien n’est donc pas seulement financier, il est justement également moral : il favorise l’égalité des chances et légitimise le souhait d’étudiants en situation difficile de continuer les études alors même que les moyens manquent. Je salue cette cause, car tout le monde ne peut pas réaliser de mobilité. Étudier à l’étranger, c’est s’ouvrir sur le monde, développer les échanges pédagogiques, amicaux et institutionnels. C’est une expérience unique : merci de l’encourager et de faire perdurer les mobilités à l’international.
Vous pouvez soutenir le programme de bourses Passeport de la Fondation Sorbonne Université
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