Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Laurine : J’ai 23 ans et je suis étudiante en master 2 Sciences de la mer à Sorbonne Université. Avant cela, j’ai obtenu une licence SVT, parcours mer, à Aix-Marseille Université, ce qui m’a permis de m’immerger dans l’étude du milieu marin dès le début de mon parcours universitaire. 
Depuis longtemps fascinée par la diversité et le fonctionnement des océans, cette passion s’est approfondie au fil de mes dix années de plongée sous-marine et d'apnée. 
En parallèle, mon engagement dans plusieurs associations en lien avec le milieu marin m'a permis de partager ma passion avec le grand public à travers des ateliers de médiation scientifique.

Qu'est-ce qui vous a motivée à postuler pour la Mission Bougainville et comment avez-vous découvert cette opportunité ? 
L. : Depuis mon enfance, j’ai suivi les expéditions de Tara, et j’ai eu la chance de rencontrer leurs équipes lors de certaines escales. 
La Mission Bougainville, que j’ai découvert lors d’une réunion d’information, est une opportunité unique d’approfondir mes connaissances sur le microbiome océanique, tout en travaillant main dans la main avec la Marine nationale. Cela me permet de contribuer à la recherche scientifique sous un angle différent et de découvrir un environnement militaire que je ne connais pas encore. 
Je suis aussi animée par l’envie de partager la richesse de cet univers invisible avec l’équipage et les populations locales via des ateliers de médiation. 

La mission se déroule en collaboration avec la Marine nationale. Qu'attendez-vous de cette expérience unique à bord de leurs navires ? 
L. : Collaborer avec la Marine nationale est une opportunité exceptionnelle qui combine expertise scientifique et logistique. Cette expérience nous permettra d'accéder à des zones habituellement difficiles d’accès, augmentant ainsi les possibilités de prélèvements. 
Je souhaite aussi sensibiliser un public plus large à l’importance du plancton en organisant des ateliers pour les membres de l’équipage et les communautés locales rencontrées lors des escales. C'est une chance unique de découvrir un environnement encore inconnu pour moi, tout en intégrant un équipage.

Comment vous préparez-vous à assumer des responsabilités scientifiques en toute autonomie pendant la mission ? 
L. : Pour me préparer, j’ai suivi avec les autres VOA deux formations scientifiques, l'une à Banyuls-sur-Mer et l'autre à Villefranche-sur-Mer. Ces formations m’ont permis de me familiariser avec les protocoles et les outils que nous utiliserons, et m'ont donné confiance pour mener mes tâches de manière autonome.

Quels défis anticipez-vous durant cette mission et comment comptez-vous les surmonter ? 
L. : Il y a notamment la nécessité de trouver un équilibre entre les missions militaires et les objectifs scientifiques, les conditions météorologiques imprévisibles, et l’accès restreint à certaines zones propices aux échantillonnages en raison de contraintes logistiques. 
Pour surmonter ces difficultés, je compte travailler en étroite collaboration avec l’équipage pour coordonner nos priorités et m’assurer que les objectifs scientifiques soient respectés. 
Échanger avec la promotion précédente sera également un atout précieux pour adopter les stratégies qui ont fonctionné. 

En quoi cette mission peut-elle enrichir votre carrière et votre développement personnel ? 
L. : Cette mission représente une chance inestimable d’enrichir tant ma carrière que mon développement personnel. Professionnellement, travailler dans un environnement aussi dynamique me permettra d’acquérir une expérience pratique précieuse et de développer mes compétences, spécialement en gestion de projet et en coordination avec des impératifs militaires. 
Sur le plan personnel, cette aventure renforcera ma capacité à travailler en autonomie tout en m’intégrant dans une équipe exigeante. Les interactions avec les membres de l’équipage et les acteurs locaux élargiront mes perspectives sur le travail en milieu marin et militaire.

Quelles compétences espérez-vous acquérir ou développer au cours de cette mission ? 
L. : Au cours de cette mission, je souhaite renforcer plusieurs compétences clés. Tout d’abord, la gestion de projet, pour pouvoir coordonner efficacement les tâches scientifiques et militaires. Je vise également à approfondir mes compétences techniques, notamment dans la collecte et l’analyse de données.
Cette mission me permettra de développer mes compétences en communication, en travaillant avec des membres de l’équipage et des scientifiques venus d’horizons divers. Enfin, je m’attends à améliorer ma capacité à travailler en autonomie et à gérer les imprévus dans des conditions parfois difficiles.

Avez-vous déjà réfléchi à ce que vous aimeriez faire après la mission Bougainville ? 
L. : Après la Mission Bougainville, je prévois de poursuivre par une thèse en écologie marine.

Propos recueillis par Pauline Ponchaux