Lauréates et lauréats de la première médaille CNRS de la médiation scientifique
Décernée pour la première fois en 2021 et soutenue par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, la médaille de la médiation scientifique du CNRS rend hommage à des femmes et hommes, scientifiques ou personnels d'appui à la recherche, pour leur action, ponctuelle ou pérenne, personnelle ou collective, mettant en valeur la science au sein de la société.
Outil de diffusion de la culture scientifique, la médiation scientifique nécessite du temps et repose sur la « volonté individuelle ou collective de s’impliquer ». Cette médaille vient donc « valoriser une vraie compétence », en pleine évolution en raison des attentes des citoyennes et citoyens mais aussi de la fragilisation de la parole scientifique menacée par les fake news.
Jean-Michel Courty, professeur à Sorbonne Université et physicien tout terrain
Tout au long de sa carrière, Jean-Michel Courty, professeur à Sorbonne Université depuis 2003, s’est attaché à explorer les multiples facettes du métier d’enseignant-chercheur : produire de nouvelles connaissances, transmettre le savoir, participer à l’organisation des activités universitaires et diffuser largement les connaissances scientifiques. Normalien, il entre au CNRS en 1990 au laboratoire Kastler Brossel où l’essentiel de ses recherches porte sur l’optique quantique et l’étude des fluctuations quantiques de la lumière. Depuis janvier 2001, il tient avec Édouard Kierlik la chronique mensuelle "Idées de Physique" dans la revue Pour la Science ; les deux physiciens y décryptent les lois de la physique à travers des phénomènes simples en les incarnant par des objets du quotidien. Leurs objectifs : se poser comme « experts des questions sans experts », contribuer au renouveau de l’enseignement de la physique, sortir des sentiers battus pour la vulgarisation et diffuser une physique de proximité. De 2007 à 2021, il s'est investi dans la communication scientifique de l’Institut de physique (INP) du CNRS - et plus largement de l’établissement. Si Jean-Michel Courty agit dans un cadre professionnel et institutionnel, au sein de son université et du CNRS, il agit également dans un cadre personnel. Lors du premier confinement lié à la pandémie de Covid-19, il lance avec sa femme Cécile sa propre chaîne YouTube, Merci la physique. Ni mode d’emploi, ni leçon de physique, il y présente et explique des expériences reproductibles à la maison avec ce que l’on a sous la main. De fait, l’activité de médiation scientifique de Jean-Michel Courty s’inscrit dans la durée ; elle se poursuit, se cherche et se réinvente encore aujourd’hui pour demain et pour tous.
ClimaTicTac, un jeu écoresponsable de stratégie coopératif
Inspiré par l’Accord de Paris sur le climat, le jeu ClimaTicTac a été imaginé par un collectif d’une quinzaine de scientifiques, de doctorants et de médiateurs scientifiques de l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL) et de l’Association science technologie société (ASTS). À l’initiative de deux climatologues du CEA, au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, Valérie Masson-Delmotte et Gilles Ramstein, le collectif s’est attaché à développer un outil de médiation ludique et non anxiogène sur le changement climatique, sa cause, ses manifestations, ses impacts, les efforts d’adaptation et d’atténuation nécessaires. Jeu de plateau coopératif, ClimaTicTac permet de faire prendre conscience du caractère global et collectif du problème et de sa gestion à court et long termes. Les aléas et les leviers d’actions sont donnés aléatoirement par des cartes et des défis ludiques affectant l’efficacité des actions. Les joueurs sont ainsi appelés à se concerter pour optimiser leurs actions et leurs chances de gagner la partie ; sans coopération pour maîtriser les rejets de gaz à effet de serre, ils sont collectivement perdants et découvrent les conséquences en cascade des risques climatiques. Diffusé dans un premier temps au sein d’établissements scolaires franciliens, ClimaTicTac a pu également être mis en avant à de nombreuses occasions comme la Fête de la Science ou le Forum Météo-Climat. Le collectif s’attache désormais à le déployer sur l’ensemble du pays et pour tous avec l’éditeur de jeux Bioviva, qui commercialisera Climat Tic-Tac à la rentrée 2021 - à partir de 10 ans et quel que soit le niveau de formation scientifique.