Accord de l'ONU sur l'Océan, une avancée historique
Le 4 mars dernier, un accord historique a été trouvé par les Nations Unies pour préserver la biodiversité marine. Christophe Prazuck, directeur de l’Institut de l’Océan, revient sur cette avancée majeure et sur la participation de l'Alliance Sorbonne Université à cet effort scientifique international.
Le 4 mars dernier aux Nations Unies, un accord a été obtenu sur un traité pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine dans l’océan qui ne relève pas de juridictions nationales. C’est à dire l’océan situé à plus de 360 kilomètres des côtes, hors des Zones Économiques Exclusives, ce qui représente les deux tiers de l’océan et la moitié de la surface de notre planète.
C’est une avancée qualifiée d’historique après 15 années de négociations. C’est une avancée d’une ampleur unique depuis 1982 et l’adoption de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer. C’est une avancée qui répond à un constat : l’océan se transforme sous l’effet du dérèglement climatique, de la pollution, de la sur-exploitation. Cette transformation impacte directement la biodiversité marine dont elle menace l’équilibre et les services qu’elle rend.
Si chaque État peut agir dans les eaux placées sous sa juridiction, nous étions jusque là quasiment démunis pour agir dans les eaux qui ne relèvent d’aucune juridiction. Or les poissons, les planctons et les organismes marins ne lisent pas les cartes et ne connaissant pas les frontières ; ce qui se déroule au grand large finit toujours par affecter les zones côtières et vice versa.
Cet accord historique n’est pas une conclusion, c’est une étape. Une étape indispensable, mais une première étape qui doit permettre la mise en place d’outils opérationnels pour assurer la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine.
La communauté des sciences et des humanités de l’océan de l’Alliance Sorbonne Université sera impliquée et concernée dans l'ingénierie, la mise en place et l’évaluation de ces outils, aires marines protégées, études d’impact, etc.
Grâce au nombre et à la qualité de ses laboratoires et de ses chercheures et chercheurs, elle participera de manière significative à l'effort scientifique international qui accompagnera le futur traité. Il s’agira de mieux observer l’océan, de mieux le comprendre et le faire comprendre, de recommander de meilleures décisions aux autorités politiques, décisions dont il faudra mieux s’assurer de la pertinence et de l’efficacité.
Une nouvelle ère commence pour les sciences et les humanités de l’océan.