Yancie Gagnon
Doctorante en 3ème année - UTC
La réconciliation de l’eau et de l’huile : un nouveau chapitre pour l’environnement
Le saviez-vous ? Les huiles végétales, telles que l’huile de colza ou de tournesol, sont extraites à l’aide d’un liquide issu du pétrole, l’hexane. C’est un composé inflammable, cancérigène et nocif pour l’environnement. Alors, les huiles, pas si végétale que ça, n’est-ce pas ?
Dans la cadre de ma thèse, je cherche une alternative d’extraction moins dangereuse et plus naturelle. L’utilisation de l’eau comme liquide d’extraction présenterait de nombreux avantages (ressource abondante, non inflammable et non toxique). Cependant, cette piste a longtemps été écartée puisque l’eau et l’huile ne se mélangent pas. Il serait pourtant dommage d’en rester là !
Ainsi, la non miscibilité de l’eau et de l’huile, plus précisément, résulte d’une forte tension entre les deux. Si je réussis à diminuer suffisamment cette tension, l’eau et l’huile se mélangeront spontanément, c’est-à-dire, en formant une « microémulsion ». Ce mélange sera transparent, puisque l’eau et l’huile cohabiteront à l’échelle quasi moléculaire ! Un ingrédient essentiel va m’aider à atteindre cet objectif : le « tensio-actif ». Possédant deux extrémités avec des affinités opposées, cette molécule va tendre une main à l’eau et l’autre à l’huile, et le tour est joué : la tension disparait.
En bref, lorsque je vais plonger une graine, de colza par exemple, dans l’eau, grâce au tensio-actif, je pourrai extraire l’huile qu’elle contient, sans danger. On pourra alors parler d’huile végétale sans rougir.
Ecole doctorale Sciences pour l'ingénieur (UTC)
Laboratoire EA 4297 TIMR, UTC-ESCOM (Transformation Intégrée de la matière renouvelable)