Vincent Martos
Vincent Martos est doctorant de deuxième année dans l'école doctorale Sciences mécaniques, acoustique, électronique et robotique de Paris. Il est encadré par Brigitte d'Andréa-Novel au laboratoire Sciences et Technologies de la Musique et du Son (STMS).
Pensez-vous que l’on puisse encore créer de nouveaux instruments de musique ?
Le trombone qui parle
Peut-on faire parler un instrument de musique ? Pour y répondre, nous étudions les instruments de musique dit « augmentés ». Ces instruments de musique sont transformés afin d’étendre leur capacité de jeu et d’obtenir de nouveaux sons.
Nous connaissons la guitare augmentée par une pédale électrique qui permet de changer les modes de jeu (réverbération, distorsion ...). Dans notre cas, nous souhaitons augmenter un trombone à coulisse en le « faisant parler ». A la différence d’une pédale de guitare électrique, qui change le mode de jeu de l’instrumentiste via l’électronique, nous modifions le son du trombone uniquement grâce à l’acoustique. Nous contrôlons le débit naturel du trombone en le mesurant avec des micros et grâce à des haut-parleurs, nous ajoutons une composante permettant d’obtenir l’effet souhaité. Le débit final est donc une somme de ces deux débits.
Pour fournir le débit nécessaire à l’obtention de l’effet souhaité, nous nous intéressons aux caractéristiques de la voix humaine, appelés formants. Ce sont eux qui permettent de différencier deux voyelles entre elles. Nous calculons les formants d’une voyelle choisie par l’instrumentiste et nous utilisons un contrôleur électronique qui, à partir des formants correspondants, envoie la consigne aux haut-parleurs.
Ce nouvel instrument apporte ainsi de nouveaux bénéfices aux compositeurs qui peuvent renouveler l’utilisation de cet instrument au sein de l’orchestre et obtenir un nouveau timbre.