Centre d'histoire du XIXe siècle
CRHXIX
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Unité de recherche
Placé sous la double tutelle de Sorbonne Université et de l'université Panthéon-Sorbonne, le Centre d’Histoire du XIXe siècle déploie ses recherches sur l'histoire politique, sociale et culturelle du grand XIXe siècle, envisagé de plus en plus dans une perspective européenne comparée.
Identification
Directeur : Jacques-Olivier BOUDON
Directeur adjoint : Bertrand TILLIER
École doctorale de rattachement :
Histoire moderne et contemporaine (ED188)
Tutelle(s) autre que Sorbonne Université :
université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Maison de la Recherche
bureau S 202
28, rue Serpente,
75006 Paris
Sorbonne
escalier C, 3e étage, bureau G014
17 rue de la Sorbonne
75005 Paris
Présentation
Les travaux de recherche du Centre d'histoire du XIXe siècle porte principalement sur les axes suivants :
1. Le " resserrement des sociétés " : circulations globales et pratiques locales au XIXe siècle
2. Du moral au social : pratiques et théories de l'enquête. Autour des archives du mouvement leplaysien
3. Citoyennetés, sûretés, sécurités, souverainetés
4. Images, imaginaires et écriture de l'histoire
"Le resserrement des sociétés" : circulations globales et pratiques locales au XIXe siècle
Responsables : Fabrice Bensimon, Jeanne Moisand, Catherine Mayeur-Jaouen
Les grandes tentatives d’histoire globale du XIXe siècle s’accordent sur un point, celui de la "croissance des interdépendances", du "resserrement" entre les sociétés, de l’intensification des connexions à l’échelle planétaire, de la conscience par les contemporains de cet horizon mondial.
Dans bien des régions du monde les facteurs fondamentaux de ce "resserrement" restent sans doute la construction des États modernes, l’essor numérique de leurs serviteurs à la recherche d’une formation adaptée, ainsi que les transformations de la famille et la redéfinition en profondeur des espaces publics et privés.
Cette proposition de recherche vise à analyser ce "resserrement des sociétés", l’homogénéisation des pratiques et des attentes sociales et politiques, la diffusion transnationale de savoirs et de références culturelles, à partir d’un point vue local.
On s’interrogera ainsi sur les connections externes d’une situation ou d’un objet étudiés dans leur contexte local.
- Nouvelles normes civilisationnelles et éducatives
Au XIXe siècle apparaissent de nouvelles normes civilisationnelles pour les élites urbaines comme, bientôt, pour l’ensemble de la société.
- Migrations et circulations des idées politiques
La perspective majeure consiste à croiser l'histoire des migrations et l'histoire politique. Il s’agit aussi d’utiliser les méthodes de l'histoire ouvrière transnationale pour le XIXe siècle.
- Mondialisation du genre, genre de la mondialisation
La dialectique entre uniformisation et différenciation affecte profondément les rôles sexuels : tandis que le masculin se mondialise, le féminin semble chargé d’exprimer la résistance du local.
Plusieurs dimensions pourraient être interrogées :
. Migrations (intra et internationales), genre et soins
. Mondialisation et transformations de la famille
. Circulation des normes et des pratiques corporelles
Du moral au social : pratiques et théories de l'enquête. Autour des archives du mouvement leplaysien
Responsables : Philippe Boutry, Matthieu Brejon de Lavergnée
Des enquêtes menées dans les années 1840 sur le travail agricole et industriel en France et en Angleterre participent de la naissance des sciences sociales qui poursuivent un objectif théorique de connaissance du social, mais aussi pratique de résolution de la nouvelle "question sociale".
Le projet, prenant le moment de l’enquête au sérieux, consiste à le revisiter. Nous postulons que des traces de ces enquêtes peuvent se trouver dans la correspondance, savante ou familière, des enquêteurs. Nous explorerons donc un corpus de ce type, relativement homogène parce que composé de lettres générées au sein d’une même école de science sociale, celle de Frédéric Le Play (1806-1882) qui avait précisément l’enquête comme pierre angulaire de son activité scientifique.
Citoyennetés, sûretés, sécurités, souverainetés
Responsables : Eric Fournier, Arnaud Houte, Guillaume Mazeau
Cet axe s'inscrit dans la continuité des deux derniers contrats et poursuit les travaux d'envergure internationale sur l'axe sécurité, forces de l'ordre, déviances et criminalités. Il se propose de renouveler l'approche en se déplaçant des constructions étatiques et institutionnelles, dont l'étude sera approfondie, pour se recentrer sur les acteurs non-étatiques tout en s'interrogeant sur la dialectique ordre et désordre. Il s'agira d'interroger le fait que le développement du monopole de la violence légitime étatique ne va pas de soi au cours d'un long XIXe siècle et de comprendre comment des acteurs ordinaires entendent garantir eux-mêmes le droit à la sûreté et donc exercer des prérogatives régaliennes, sinon un ordre alternatif. Cette histoire par en bas, " constructiviste ", attentive aux acteurs, aux pratiques, aux gestes, aux objets - plus qu'aux institutions - se pencherait sur toutes les pratiques informelles de la sécurité et de la régulation sociale. Ce sera également l'occasion d'interroger la question des armées non étatiques: milices de défense, " armement général du peuple " et antimilitarisme des armes retournées.
Cet axe de recherche ne peut faire l'économie des violences et invite donc à l'étude des paroxysmes, à la suite du Village des cannibales d'Alain Corbin. Cet axe interrogeant les brèches de l'ordre étatique ordinaire pourrait aussi s'intéresser aux régimes d'exceptions, états de siège, états d'urgence (mais aussi aux délitements de l'État en période de crise) et aux réactions des populations. Les travaux portent également sur les groupes citoyens et la sûreté/sécurité publique, en armes ou non, cela concerne un vaste espace géographique, au-delà de l'Europe, notamment les sociétés coloniales et les espaces américains. La période étudiée serait un long XIXe siècle de la révolution aux années 1930 (question des ligues et des groupes d'autodéfense).
Images, imaginaires et écriture de l'histoire
Responsables : Dominique Kalifa, Sébastien Le Pajolec, Myriam Tsikounas
Cet axe s'inscrit dans la tradition historiographique de l'histoire des représentations. Penser la forme et les usages hebdomadaires du temps rejoint ici l'analyse historique des autres découpes et dénominations du temps (chrononymes), et de leur influence sur l'écriture de l'histoire, qui constitue un autre des questionnements forts de cet axe. À cet ensemble appartient aussi le projet de valorisation d'une ample collection (8000) de cartes postales illustrées de la Grande Guerre, numérisées par le Centre.
Trois terrains d'enquête connexes sont privilégiés :
1. les archives : interrogation sur la spécificité de ces archives audio-visuelles.
Les modalités d'archivage, de conservation, de classification, de valorisation, et de consultation des archives influencent l'appréhension de l'histoire racontée en images.
2. les écritures visuelles de l'histoire :
La réflexion sur les contours et les risques d'une histoire visuelle semble essentielle. L'enquête s'appliquera à analyser la façon dont les réalisateurs de cinéma et de télévision, mais aussi les metteurs en scène de théâtre, écrivent l'histoire en fonction des contraintes spécifiques à chacun de ces médias. On s'interrogera également sur le rapport que la fiction historique entretient avec la "vérité" historique, sur sa construction du temps, des personnages et de la société mis en images, ainsi que sur la façon dont les historiens ont réagi à l'apport de ces sources audio-visuelles et iconographiques. Le dépouillement des principales revues historiques permettra d'évaluer la réception académique de ces productions.
3. la transmission de l'histoire sur les ondes et au petit écran
La vulgarisation historique occupe une place croissante à la radio et à la télévision françaises. Presque toutes les formes radiophoniques et télévisuelles ont été utilisées pour parler d'histoire, du feuilleton à la dramatique, du montage d'archives à la présentation d'ouvrages. L'enquête portera sur la participation des historiens à ces productions, l'évolution de leurs profils et de la forme des émissions qui les ont accueillis, les périodes et les types d'histoire privilégiés. L'objectif sera de mettre au jour toutes les médiations qui construisent cet objet complexe et d'en dessiner l'archéologie génétique. Outre l'étude attentive des archives audio-visuelles, ce travail se fondera aussi sur les sources écrites permettant de reconstituer le contenu des productions non conservées, d'apprécier la diffusion et la réception de ces émissions. Les étudiants du master Histoire et audiovisuel seront largement impliqués dans ce projet.
Publications HAL (accès libre)
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