S’inspirer des femmes enceintes en transplantation d’organes : le rôle des hormones et de HLA-G
Par Lee Nguyen
La transplantation d’organes sauve plus 100 000 vies par an. Il s’agit du traitement ultime qui permet de remplacer un organe défaillant de manière irréversible, par un greffon en bon état, provenant d’un autre être humain. Elle requiert des traitements immunosuppresseurs lourds aux effets indésirables considérables (infections, maladies cardiovasculaires, cancers). Ces médicaments sont nécessaires pour lutter contre le système immunitaire, qui sert normalement de défense naturelle contre tout ce que le corps considère comme étranger : bactéries, virus, greffons… En l’absence d’immunosuppresseurs, le corps ferait un rejet du greffon, le rendant défaillant à son tour.
La grossesse représente un idéal en transplantation : pendant 9 mois, le corps de la femme enceinte accepte le fœtus, sans phénomène de rejet, alors que ce dernier est étranger pour moitié, venant du père. Les hormones jouent un rôle capital dans l’immunité des femmes enceintes, agissant notamment via HLA-G, un biomarqueur qui permet l’acceptation du fœtus par le système immunitaire.
S’inspirant de la grossesse, l’objet de ma thèse est d'explorer l’influence des hormones et de HLA-G sur l’immunité innée en transplantation d’organes, ce qui permettrait de créer des alternatives aux traitements immunosuppresseurs et leurs effets indésirables actuels. HLA-G permettrait aussi de prédire les rejets, avant leur survenue, afin d’adapter les traitements pour prévenir en avance cette complication grave.
Lee Nguyen