En route vers la création de l’IPOS, le nouveau panel international pour la durabilité de l’océan
Le CNRS a convié, à la Maison Irène et Frédéric Joliot-Curie à Bruxelles, des institutions scientifiques de nombreux pays afin d’échanger sur le panel international pour la durabilité de l’océan (IPOS). Les institutions scientifiques y ont concrétisé leur engagement en soutien de la création de l’IPOS (International Panel for Ocean Sustainability) en signant « La déclaration de Bruxelles ». Ils y promeuvent la mise en place d’une coalition scientifique ainsi qu’une nouvelle pratique et un nouveau cadre pour la défense de la durabilité de l’océan basés sur la collaboration entre les différentes parties prenantes (détenteurs du savoir, décideurs, etc.). Ce colloque a également permis de mobiliser les instances de décisions françaises et européennes et les représentants de la société civile autour de ce projet.
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Marion Valzy, service presse de Sorbonne Université
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Priscilla Dacher, service presse du CNRS
Pour Alain Schuhl, directeur général délégué à la science au CNRS : « Il est urgent aujourd’hui d’organiser la communauté scientifique mondiale autour de la défense d’un océan durable. Le CNRS a pris ses responsabilités en organisant cet atelier qui a été un véritable succès. Nous avons établi ensemble les principes de fonctionnement et le rôle de la coalition scientifique au sein de l’IPOS. Nous en sommes fiers. Maintenant, nous allons participer activement à la coalition afin de faire en sorte qu’elle soit à même de porter des recommandations à la conférence des Nations unies sur l’océan en juin 2025 à Nice. »
Cet atelier, organisé les 18 et 19 avril derniers à Bruxelles, est donc une étape importante pour l’IPOS, imaginé comme une interface transdisciplinaire visant à renforcer la circulation des connaissances entre la science, la société et les politiques afin d’entraîner un véritable changement durable et transformateur pour le futur de l’océan. L’IPOS aura pour but de fédérer de nombreux acteurs concernés par la durabilité des océans issus de multiples domaines et actions.
Françoise Gaill, conseillère scientifique au CNRS et vice-présidente de la Plateforme Océan & Climat, à l’initiative de cette proposition, se félicite pour ce succès important dans la construction de l’IPOS : « Cette réunion de Bruxelles est le point de départ d’une grande aventure pour l’océan et le rôle de la connaissance dans son devenir et en particulier dans la stratégie des Nations unies pour le développement durable et pour la Décennie des Nations unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030). Je me félicite du soutien de la Commission européenne ainsi que de l’accueil que les institutions scientifiques ont accordé à cette coalition et de leur engagement pour commencer concrètement à travailler sur les processus de co-construction et les nouveaux objets de connaissance dont nous avons besoin pour anticiper les futurs usages de l’océan… ».
Et pour Joachim Claudet, conseiller océan du CNRS : « Il est temps d’accepter que nous devons changer de paradigme pour conduire nos sociétés vers la durabilité, et la science offre des méthodes et approches pour guider cette trajectoire. »
Un bref historique de l’IPOS : Piloté par deux co-leaders, Françoise Gaill et Tanya Brodie Rudolph, juriste spécialisée dans le droit de l’environnement et de la gouvernance de l’océan (Afrique du Sud), autour des notions clés d’océan comme bien commun de l’humanité, de durabilité et de transdisciplinarité, le projet IPOS est le fruit de nombreux ateliers et discussions regroupant experts, scientifiques, société civile et autres parties prenantes au cours de ces dernières années. En 2022, l’IPOS a reçu de nombreux soutiens importants de la part de la communauté scientifique, lors de la COP27, ainsi que des instances européennes. Un article publié dans le journal Nature Partner Journals - Ocean sustainability en décembre 2022, signé par 35 auteurs, a présenté le projet et affirmé le besoin d’un IPOS dans la gouvernance mondiale de l’océan.
Les prochains mois s’annoncent particulièrement riches et décisifs pour l’IPOS, en amont de son lancement officiel espéré lors de la prochaine Conférence des Nations unies sur les océans, organisée à Nice en 2025. Il s’agira notamment d’identifier et de fédérer de nouvelles parties prenantes avec qui construire des partenariats privilégiés. Par ailleurs, les questions du positionnement de l’IPOS au sein de la gouvernance mondiale de l’océan et de ses relations avec les organes onusiens représenteront une priorité dans l’agenda IPOS pour les mois à venir. Un événement dédié à l’IPOS devrait être organisé lors de la prochaine assemblée de la commission océanographique intergouvernementale de l’Unesco au mois de juin 2023.
Les premiers signataires de la déclaration :
- Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
- Universitàt Autonoma de Barcelona (UAB)
- Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)
- Instituto OKEANOS – Universidad dos Açores
- European Academy of Sciences (EurASc)
- Centre scientifique de Monaco (CSM)
- FAPESP, The São Paulo Research Foundation
- Instituto Oceanográfico - Universidad de São Paulo – Unesco Chair for Ocean Sustainability (USP)
- Mercator Ocean International
- MARE - Centro de Ciências do Mar e do Ambiente
- Institut de l’Océan – Alliance Sorbonne Université
- GEOMAR Helmholtz Centre for Ocean Research Kiel
- The Alfred Wegener Institute - Helmholtz centre for polar and marine research (AWI)
- Université de Bretagne Occidentale (UBO)
- Ifremer
- Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI)