Contrôler un bras robot pour le handicap : le projet EXTENDER lauréat du Concours national d’innovation en robotique
Le projet EXTENDER, lauréat de l’appel à projet Défi Transfert Robotique 2023, développe des interfaces innovantes pour permettre aux personnes en situation de handicap de contrôler un bras robotique installé sur leur fauteuil roulant. Ce projet est porté par des acteurs majeurs comme l’ISIR (Sorbonne Université / CNRS), le LAAS-CNRS, le CETCOPRA (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), l’équipe-projet Auctus (Centre Inria de l’université de Bordeaux), l’Institut Pascal (UCA / CNRS, tutelle secondaire du CHU Clermont-Ferrand et membre de Clermont Auvergne INP), la start-up ORTHOPUS, ainsi qu’un centre de santé : l’ESEAN AFP France handicap. EXTENDER s’inscrit dans le programme France 2030 opéré par l’Agence Nationale de la Recherche et BPI France.
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Manon Durocher
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Transférer les savoir-faire robotiques académiques au service de l’autonomie des personnes en situation de handicap
La recherche française en robotique excelle dans le domaine des bras robots collaboratifs, dits “cobots”, des robots conçus pour accompagner, soutenir, ou remplacer les gestes humains dans un environnement industriel. Ces technologies sont des solutions potentielles pour le secteur du handicap : les bras robotiques pourraient répondre aux besoins d’autonomie des personnes ayant une motricité réduite des bras ou des mains.
L’objectif du projet EXTENDER est d’utiliser les savoir-faire académiques en robotique collaborative, développés en laboratoires de recherche, afin de permettre à des personnes en situation de handicap, se déplaçant en fauteuil roulant, d’utiliser un bras robotique pour la réalisation de tâches quotidiennes. Pour répondre à un large éventail de situations, le défi principal est de concevoir des solutions adaptables et personnalisables en fonction des possibilités sensori-motrices et cognitives des utilisatrices et utilisateurs. Le projet va donc explorer différentes interfaces : lunettes intelligentes, casques de réalité augmentée, commande vocale avec IA générative, capteurs musculaires, de mouvements, ou d’activité cérébrale.
Le bras robotique utilisé pour ces tests sera l’ORTHOPUS Explorer, développé par ORTHOPUS. Start-up à impact labellisée ESUS, ORTHOPUS conçoit des dispositifs robotiques pour apporter de l’autonomie aux personnes vivant avec des faiblesses musculaires au niveau des bras. Avec les résultats du projet EXTENDER, ORTHOPUS ambitionne d’aller plus loin dans son engagement social en proposant de nouvelles innovations technologiques au service de l’indépendance, de l’épanouissement, et de l’inclusion des personnes en situation de handicap moteur.
Le projet EXTENDER s’inscrit dans une phase de recherche de deux ans, au terme de laquelle une phase d'industrialisation sera envisagée en vue de commercialiser les solutions de commande. Cette transition dépendra de leur efficacité et de leur pertinence, tant sur le plan technologique que pour les besoins des utilisatrices et utilisateurs.
La co-conception au cœur du projet
Dans une démarche pluridisciplinaire, le consortium EXTENDER fédère des expertises académiques, industrielles et médicales, en impliquant :
- 3 laboratoires de robotique : l’Institut des Systèmes Intelligents et de Robotique (ISIR, Sorbonne Université / CNRS), l’équipe-projet AUCTUS (Centre Inria de l’Université de Bordeaux) et le Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes du CNRS (LAAS-CNRS) ;
- 1 start-up de la Handitech – programme France 2030 : ORTHOPUS ;
- 2 opérateurs pour les tests précliniques : ESEAN APF France handicap et l’Institut Pascal (UCA / CNRS, tutelle secondaire du CHU Clermont-Ferrand et membre de Clermont Auvergne INP) ;
- 1 unité de recherche spécialisée dans l’étude des usages des techniques : le CETCOPRA (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), experte dans l’observation et l’analyse socio-anthropologique des techniques et des technologies.
Aux côtés de ces structures, des utilisatrices et utilisateurs en fauteuil roulant seront impliqués tout au long du projet, pour la conception et l’évaluation des solutions. Ainsi, des pilotes participeront à la compétition internationale des technologies d’assistance au handicap : le Cybathlon. D’autres utilisatrices et utilisateurs participeront à des alpha et bêta-tests précliniques, pour évaluer les briques technologiques retenues lors des essais en laboratoire. La participation d’une équipe de recherche en socio-anthropologie des techniques permettra de dépasser le simple cadre d’évaluation des performances des technologies (utilisabilité, sécurité, efficacité, etc.), afin de considérer aussi leurs usages et le contexte socio-culturel de leur développement.