Véronique Soulay
L’histoire de l’art pour passion
Pour les professionnels de l’art qu’elle rencontre et pour les investisseurs, le fait qu’elle soit titulaire d’un doctorat et que son nom apparaisse régulièrement dans des expertises pointues est la garantie d’une forme de rigueur.
Docteure 2014 en archéologie médiévale, Véronique Soulay est cofondatrice de Whart, une toute nouvelle application gratuite sur l’offre des arts visuels à Paris et en Ile-de-France, accessible depuis janvier 2024.
Un sujet de thèse transversal
Véronique Soulay a travaillé sur un sujet parcourant 10 siècles du Moyen Âge, entre le 6e et le 16e siècle. Au Moyen-Âge, le développement de la rive droite est lié à sa fonction économique. Ses travaux de doctorat ont eu comme sujet la compréhension du rôle des institutions religieuses dans le développement de cette rive. Le sujet analysait le paysage urbain, à la rencontre de l’archéologie, l’histoire de l’art, de l’architecture et de l’histoire sociale.
De nombreuses compétences techniques développées
Quand nous lui demandons d’évoquer les compétences développées au cours de son doctorat, Véronique est dithyrambique. Tout d’abord, viennent les compétences techniques plutôt classiques : l’utilisation de l'informatique et de la bureautique. Mais plus spécifiquement, Véronique a appris l’utilisation d’un SIG (système d’information géographique) en intégrant un PCR (plan collectif de recherche) pour la cartographie de l’espace parisien. Elle a été formée à la création de base de données sur Access ou Filemaker et au dessin assisté par ordinateur. Elle se rappelle que c’est grâce à ces compétences en dessin assisté par ordinateur et en photomontage qu’elle travaille, aujourd'hui, pour le Corpus vitraerum - un groupe international de chercheurs sur le vitrail – en collaborant notamment à la critique d’authenticité des vitraux de la cathédrale de Chartres sous la direction de Karine Boulanger (CNRS).
Mais aussi relationnelles
Ayant intégré des projets ANR ou le PCR, Véronique a rencontré un grand nombre de chercheurs mais aussi du personnel de musées, de la DRAC (délégation régionale des affaires culturelles), du SRA (service régional d’archéologie), de la ville de Paris, des régions, des ressources administratives du CNRS, du ministère de la culture constituant ainsi un vaste réseau bien utile. Actuellement, Véronique participe au chantier scientifique de Notre-Dame de Paris, grâce à des liens tissés de longue date avec des historiens ou architectes. Rencontrés alors qu’elle assistait à l’organisation d’un colloque sur les maisons d’évêques, elle a été recontactée pour la mise à jour de l’ouvrage de recherche de topographie chrétienne des cités de la Gaule et pour la rédaction de la partie archéologique de l’ouvrage publié pour les 850 ans de Notre Dame.
Une réalisation très prometteuse : Whart
Whart est une application pour téléphone mobile. Elle répertorie 1700 lieux, plus de 600 évènements dont les expositions temporaires à Paris et en Ile de France. Gratuite pour pour les institutions et les utilisateurs, elle vise l’exhaustivité. Après avoir indiqué leurs préférences dans l’application, ces derniers peuvent avoir accès aux événements culturels proposés autour d’eux. Classées soit par thème, par période, par proximité du lieu, Whart référence autant les expositions très médiatisées que les petites expositions et a pour objectif de faciliter l’accès aux lieux de de culture. Le propos de Whart est de produire un contenu de qualité compréhensible par tous. Les notices ne sont pas des guides de visites mais des clés de compréhension en histoire de l’art et en archéologie, rappelle Véronique. Le projet Whart, aujourd’hui francilien, a vocation à se développer en région et a l’ambition de couvrir la France entière, les pays francophones limitrophes puis l’Europe. Dans l’avenir, Whart proposera également des conférences payantes, des visites organisées avec des spécialistes, de la billetterie propre.
Une cofondatrice titulaire d’un doctorat, garante de la qualité du contenu
Véronique est cofondatrice de Whart. Elle est associée à Philippe Haustête, un ancien cadre d’Apple, diplômé d’HEC. Tandis qu’il s’occupe de la partie numérique, elle est responsable du contenu avec l’aide d’Evan, un alternant en école d’art. Elle participe également au process financier. Pour les professionnels de l’art qu’elle rencontre et pour les investisseurs, le fait qu’elle soit titulaire d’un doctorat et que son nom apparaisse régulièrement dans des expertises pointues est la garantie d’une forme de rigueur.
Un travail de rédaction conséquent
Avant toute nouvelle programmation, elle et Evan doivent produire chacun la rédaction d’une dizaine de notices d’exposition par jour. Cette saison, il s’agit de couvrir 528 expositions proposées à Paris et en Ile-de-France. S’ajoutent en terme de volume, les actualités, les vidéos de visite publiées sur Instagram ou Tiktok. Le propos est d’expliquer ce que les visiteurs vont voir, de traduire la démarche de l’artiste. La notice décrit l’installation en place, résume qui est l’artiste mais aussi de façon pragmatique, donne une idée du temps de visite.
Pour finir, quelques conseils aux doctorantes et doctorants
Véronique conseille aux doctorantes et doctorants de profiter de leurs années de thèse pour se former, pour développer des compétences humaines. Elle les incite à aller vers les gens, construire leur réseau et s’ouvrir au monde de la culture très largement. Elle leur rappelle de ne pas mettre leur vie personnelle entre parenthèse. Partant de la conjoncture actuelle, elle conseille d’avoir plusieurs cordes à son arc et de ne pas hésiter à valoriser tout l’acquis. Selon elle, il faut que « les gens sachent que vous avez ces compétences techniques, relationnelles » même si ce n’est pas évident de parler de soi en tant que doctorant ou doctorante.
Pour en savoir plus
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