Prithika Pavade

À seulement 19 ans, la pongiste Prithika Pavade s’est déjà illustrée parmi les plus grandes du tennis de table. Championne de France seniors, cette étudiante en première année de licence Sciences de la nature espère se qualifier pour ses deuxièmes Jeux Olympiques et renverser les tables aux JO de Paris 2024.

Comment est née votre passion pour le ping-pong ?

J’ai découvert le tennis de table grâce à mon père qui le pratiquait, plus jeune, à un bon niveau à Pondichéry en Inde, son pays d’origine. J’ai débuté à l’âge de 7 ans au club du Bourget et j’ai rapidement pris goût à ce sport, puis enchaîné les compétitions.

Qu’est-ce qui vous a amené à étudier les sciences de la Nature à Sorbonne Université ?

Après mon bac scientifique, j’ai choisi d’intégrer Sorbonne Université, en parallèle de l’Insep, pour le large contenu scientifique qu’elle propose et notamment le portail Sciences de la Nature. Me destinant potentiellement à travailler dans le domaine de l’environnement, ce cursus m’intéressait tout particulièrement.

Par ailleurs, Sorbonne Université me permet d’aménager mon cursus universitaire en étalant sur plusieurs années la validation de ma licence.

Comment conciliez-vous vos études et le sport de haut niveau pour mener à bien ce double projet ?

Cela demande beaucoup d’autonomie et de volonté car, malgré les aménagements, le rythme est très soutenu. En semaine, je m’entraîne tous les matins à l’Insep avant de travailler une à deux heures mes cours et de repartir pour 4H30 d’entraînement. Et je ne compte pas les séances de kiné et de préparation physique.

J’ai la chance d’avoir le statut de sportive de haut niveau qui m’offre des solutions pour réaliser du mieux possible ce double projet sportif et universitaire. Grâce au programme de bourse Passeport pour les JO financé par Crédit Agricole d'Ile-de-France Mécénat et la Fondation Sorbonne Université, je bénéficie également de cours particuliers et je me sens soutenue dans mes objectifs.

Que représentent pour vous les JO de Paris ?

C’est pour moi un rêve, un évènement planétaire qui se joue à domicile. Recevoir la plus grande compétition dans son pays est une opportunité incroyable que peu d’athlètes pourront vivre. C’est aussi l’occasion de marquer les esprits, avec l’envie d’être compétitive et de faire des résultats exceptionnels.

Comment vous-y préparez-vous ?

Préparer une compétition d’une telle envergure demande du temps et une certaine progressivité. Il reste encore de nombreuses étapes à réaliser. Mes prochains objectifs sont les Championnats du Monde individuels Seniors en mai 2023 en Afrique du Sud et les Jeux Européens fin juin en Pologne.

À chaque compétition, j’essaie d’avancer, de devenir une joueuse plus complète, d’engranger de l’expérience et d’intégrer le top 50 mondial d’ici l’été 2024.  

Avez-vous un objet porte-bonheur ou un rituel que vous pratiquez avant chaque compétition ?

Je porte des bijoux que mes parents m’ont achetés en Inde, leur pays d’origine. Ils me rappellent les racines de ma famille et cela me donne de la force. Avant chaque compétition, j’aime finir mon échauffement par des exercices physiques dynamiques et regarder les matchs avant le mien pour me mettre dans ma bulle.

Quel est votre souvenir le plus marquant et votre plus grande fierté sportive ?

Mon souvenir le plus marquant, c’est le discours d’avant-match de notre coach en quart de finale des Championnats d’Europe par équipe en 2021 à Cluj. Nous allions affronter l’Autriche. Il n’y avait pas eu de médaille chez les féminines françaises depuis plus de 60 ans. Il nous a dit : « Les filles, ça va être un match très dur. Pour rentrer dans l’histoire face à des joueuses de haut niveau, il va falloir batailler. On ne va pas gagner 3/0 ! ». Finalement, nous l’avons emporté 3/0 sur l’Autriche !

Ma qualification aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021 fut une réelle surprise et ma plus grande fierté car je ne pensais pas pouvoir participer aux tournois de qualifications. Et ce qui est encore plus magique, c’est d’avoir remporté le deuxième tournoi en Europe. Personne ne s’y attendait.

Photographie © François Le Guen