Pierre-Emmanuel Martin-Vivier
Docteur 2005 et directeur des Arts du XXe siècle chez Christie's
Ma thèse a été un vrai moment de bonheur
Pierre-Emmanuel Martin-Vivier est titulaire d’un doctorat en histoire de l’art de Sorbonne Université qu’il a obtenu en décembre 2005. Sa thèse, sous la direction de Bruno Foucart, retrace la vie de Jean-Michel Frank (1895-1941), décorateur et auteur d’intérieurs minimalistes.
Après sa soutenance, il s’est lancé dans l’entrepreneuriat avec une activité d’expertise et en parallèle est resté professeur associé pendant trois ans (entre 2006 et 2009) à Sorbonne Université. Expert reconnu pour son travail sur des sujets tels que les arts décoratifs du XXe siècle et l’œuvre du sculpteur Alberto Giacometti notamment, il participe à de nombreux colloques, écrit plusieurs ouvrages de référence et rédige de nombreux articles scientifiques. Il fut également le commissaire de l’exposition sur Jean-Michel Frank pour le musée Yves Saint Laurent en 2009. Il a rejoint Christie’s Londres en 2010 comme spécialiste au département Art impressionniste et moderne, puis a été nommé à Paris comme directeur des Arts du XXe siècle en 2015. Il est actuellement vice-président du bureau France de Christie’s. À ces postes, ses missions sont la représentation de l’entreprise, la gestion des clients, l’expertise et la vente des œuvres aux enchères, le « mentorat » pour les plus jeunes.
Lorsque nous le questionnons sur les compétences et les qualités d’un docteur ou d’une docteure ses réponses sont sans équivoque. Selon lui, la première qualité du chercheur est la curiosité. « Nous nous remettons sans cesse en question ». Il poursuit en disant que le chercheur se caractérise par sa rigueur dans le travail et a une force de travail incroyable. La qualité la plus importante est la créativité. Il détaille en ajoutant « Nous sommes confrontés à beaucoup de difficultés et nous développons une réelle inventivité pour les surmonter et c’est un atout précieux. En doctorat, nous sommes libres et nous développons ces qualités. À l’université, nous apprenons à réfléchir et non à appliquer des modèles comme dans certaines écoles prestigieuses ».
En 2021, avec deux amis, il a racheté les Éditions Norma, une maison d’édition de livres d’art dans laquelle il avait publié dès 2006 Jean-Michel Frank : l’étrange luxe du rien, un ouvrage directement issu de ses travaux de thèse. Cette maison d’édition fait en quelque sorte un pont entre l’entreprise et la recherche. Un retour aux sources, un retour à la vie académique.