Ophélie Baribaud
Alumna en histoire de l'art et cofondatrice du média bibi
Le prix Pépite Ile-de-France est une reconnaissance de notre travail et une première vraie confirmation de notre projet.
Alumna en histoire de l’art et lauréate du diplôme d’étudiant-entrepreneur (D2E) de Sorbonne Université, Ophélie Baribaud a créé un nouveau média dédié à la culture : bibi. Son objectif : recenser et valoriser, dans une seule application, l’ensemble des évènements culturels en France tout en soutenant la création contemporaine et ses acteurs.
Quel a été votre parcours à Sorbonne Université ?
Ophélie Baribaud : J’ai suivi une licence d’histoire de l’art à la faculté des Lettres de Sorbonne Université avant d’obtenir un master management des institutions culturelles dans une école de commerce. Après quelques expériences dans le monde de l’art, j’ai décidé de rejoindre, en 2019, l’école d'informatique 42 fondée par Xavier Niels. Une excellente expérience durant laquelle je me suis découvert une passion pour la programmation informatique, sans pour autant perdre de vue mon intérêt pour le monde de la culture.
Comment est né votre projet d’entreprise et quelle est son ambition ?
O. B. : Quand je regardais les postes auxquels je pouvais postuler avec mon bagage pluridisciplinaire, il manquait toujours une dimension. J’ai donc eu envie de créer mon job en montant une startup au croisement de l’histoire de l'art, du management des institutions culturelles et de la programmation informatique.
Il existe beaucoup de médias d’information sur les évènements culturels, mais aucun ne réunit toutes les informations de façon exhaustive et uniformisée. J’ai donc eu l’idée de développer bibi, une application qui permettrait de promouvoir la culture tout en assouvissant ma passion pour le monde de la tech.
Pendant six mois, j’ai commencé à la programmer. Puis un jour, j’ai parlé de mon projet à deux amies, maintenant cofondatrices de bibi, qui ont eu envie de partager cette aventure : Marie-Laure Angilella qui s'occupe des partenariats et de la gestion de l'entreprise, et Héloïse Fougeray qui gère la partie communication.
Quels sont les objectifs de bibi ?
O. B. : Il s’agit de créer une application qui agrège et présente, de façon uniforme, les informations sur les évènements culturels (spectacles, concerts, expositions, etc.) qui se déroulent à Paris (et bientôt partout en France). bibi, c’est aussi un média sur lequel on peut trouver des recommandations sur les évènements que nous valorisons à travers notre site et nos réseaux.
Grâce à bibi, nous souhaitons également soutenir la scène artistique contemporaine émergente, notamment les petites et moyennes structures, à travers des interviews de jeunes artistes, articles, jeux concours, etc.
Que vous a apporté le diplôme d’étudiant-entrepreneur porté par Sorbonne Université ?
O. B. : En parallèle de l’Ecole 42, je me suis inscrite au D2E du Pépite Sorbonne. Formée pour travailler dans des grandes institutions culturelles, il me manquait des compétences pour lancer un projet entrepreneurial. Le D2E a été une formation très stimulante et complémentaire qui m’a permis d’acquérir des outils en gestion de projet, management, business, etc. J’ai eu de bons mentors pour lancer mon projet.
Vous avez également bénéficié, grâce à Pépite, d’une incubation à la station F, n’est-ce pas ?
O. B. : Absolument. Pendant six mois, nous avons intégré la station F. Même si beaucoup d’évènements de networking ont été annulés à cause du Covid, nous avons bénéficié d’un environnement très stimulant. Tout était mis à notre disposition pour que notre projet fonctionne. Les services, les banques, les investisseurs, etc., étaient à proximité immédiate. Nous n’avions qu’à faire trois pas pour bénéficier de l’expertise d’un spécialiste en création d’entreprise.
Aujourd’hui, nous avons emménagé dans des locaux parisiens avec trois autres startups issues du Pépite Sorbonne Université. Nous avons des thématiques différentes, mais des problématiques communes. Nous sommes devenus inséparables grâce à Pépite.
Vous avez remporté cette année le prix Pépite Ile-de-France. Que représente-t-il pour vous ?
O. B. : Ce prix nous a donné un coup de pouce en termes de visibilité et de financement. C'est une reconnaissance de notre travail et une première vraie confirmation du projet. Il nous a aussi permis de mesurer l'intérêt des acteurs publics pour notre démarche autour des jeux de données numériques.
Quelles sont vos perspectives de développement ?
O. B. : Nous sommes trois cofondatrices et quatre alternantes pour gérer le développement de l’application et du site, la communication, la rédaction d'articles et la construction de la communauté. Un aspect essentiel sur lequel reposent tous nos business modèles.
Actuellement, notre priorité est d’intégrer une billetterie sur le site bibiapp.co. Nous recensons tous les évènements culturels qui ont lieu à Paris, mais à terme, nous voudrions couvrir d'autres villes en France. Nous avons même des demandes à Londres et en Italie.
Dans le futur, nous souhaitons aussi intégrer un algorithme de recommandations. Il y a beaucoup de choses à développer pour promouvoir la culture grâce à l’IA. Par exemple : comment faire sortir quelqu'un de sa zone de confort en lui proposant des spectacles différents de ce qu’il a l’habitude de voir, mais dont on est sûr qu’ils lui plairont ?
Quel conseil donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans un projet entrepreneurial ?
O. B. : Ne pas voir trop grand au début et ne pas tout quitter pour lancer son projet. Il faut y aller étape par étape. Généralement, ce sont les petits projets avec lesquels on commence qui se transforment en création d’entreprise.