Nicolas Rivoallan

Nicolas Rivoallan

Premier prix du jury de la finale MT180

Il faut parler des choses intéressantes pour le public, qui soient représentatives de la thèse sans être trop compliquées ou trop simplifiées.

Nicolas Rivoallan, doctorant en première année à l’Université de Technologie de Compiègne en biomécanique et bio-ingénierie a remporté le prix du jury du concours MT180. Il nous retrace son parcours et partage son retour d’expérience sur cette belle aventure.

Nicolas, pourriez-vous nous retracer votre parcours ?

N.R. : J’ai commencé mon parcours avec un DUT génie mécanique et productique à l’IUT de Dijon. Je suis ensuite entré en école d’ingénieur à l’ENSMM : école nationale supérieure de mécanique et de microtechnique basée à Besançon. J’étais en apprentissage chez une entreprise près de Dijon qui fabrique des produits adhésifs dont des pansements spéciaux. A la suite, je voulais commencer une thèse sur la reconstruction de la jonction entre le tendon et le muscle sur un aspect très axé biologie. Ma future directrice de thèse m’a d’abord proposé de faire un master 2 biomécanique et bio-ingénierie pour acquérir les bases de biologie qui me manquait. Cela a été l’occasion de concevoir mon stage durant ce master et par la suite mon sujet de thèse avec un partenariat allemand. Depuis octobre 2021, j’effectue ma thèse en cotutelle avec le laboratoire « Institut für Mehrphasenprozesse » de Leibniz Universität à Hanovre en Allemagne et le laboratoire BMBI (Biomécanique et bioingénierie) de l’UTC.

Quel est le sujet de votre thèse ?

N.R.: Je cherche à recréer la jonction entre l’os, le tendon et le muscle. Le tendon est un tissu qui se régénère très mal contrairement à l’os et le muscle, dont il fait la liaison. L’idée est donc de recréer un tendon neuf avec directement de l’os et du muscle. Pour créer ce tendon, nous faisons de l’ingénierie tissulaire. Nous créons un matériau support pour faire pousser des cellules. L’idée est de trouver les bons paramètres de structure, de propriétés mécaniques. Trois méthodes différentes sont utilisées pour créer les structures et les propriétés mécaniques appropriées des supports de chacun de ces tissus. Le challenge est de trouver une méthode unique pour faire les trois en même temps.

Pourquoi avoir participé au concours "Ma thèse en 180 secondes" ?

N.R. : J’avais envie de partager mon sujet. J’aimerais faire de l’enseignement après la thèse, c’est pourquoi la vulgarisation et la médiation m’intéressent beaucoup. Par ailleurs, le temps limité demande d’être concis. Amener le contenu avec des images, des métaphores ou de l’humour me paraissait intéressant.

Est-ce difficile de parler de ses travaux de thèse à un public néophyte ?

N.R. : Présenter un maximum de choses en très peu de temps est compliqué. Impossible de parler de tout. Il faut parler des choses intéressantes pour le public, qui soient représentatives de la thèse sans être trop compliquées ou trop simplifiées. J’adore expliquer ce que je fais au quotidien. Utiliser une métaphore de A à Z était plutôt pratique, cela permettait d’insérer beaucoup d’éléments en même temps.

Comment avez-vous été préparé à ce concours ?

N.R. : Tous les candidats et candidates de la finale ont suivi une préparation avec Alexandra de Kaenel. Cette formation nous a permis de comprendre comment attirer l’attention des gens et transmettre les informations pertinentes. C’est le plus gros challenge. Nous n’avons que 180 secondes, donc il faut faire les bons choix et amener le public vers les idées que nous souhaitons partager. L’exercice du story board a été très pratique. Il consiste à dessiner en plusieurs images d’un schéma de vidéo ou de bande dessinée et permet de poser les éléments qui doivent apparaître visuellement. C’est ensuite à nous d’utiliser ces éléments oralement. Ma préparation personnelle a été d’écrire le texte et de le partager pour avoir des retours. Je souhaitais faire un texte pour le public qui soit un compromis entre mes envies et celles des autres. Dans le groupe, nous nous sommes entrainés mutuellement, tous les deux jours, soit à l’oral soit sur le texte uniquement.

Comment avez-vous vécu cette expérience ?

N.R. : J’ai beaucoup appris sur la posture, la voix, le ton. Cela a été aussi la découverte d’autres sujets et la rencontre de nouvelles personnes dans des établissements, des disciplines différentes avec un point commun : celui de vouloir partager notre travail de recherche et cela dans une bonne ambiance.

Comment avez-vous vécu votre victoire ? comment abordez-vous la suite ?

N.R. : Ma victoire a été une belle surprise car il y avait beaucoup de belles présentations. Cela m’a fait énormément plaisir d’être récompensé pour cette présentation. Ma sélection pour la demi-finale m’apporte de la visibilité pour moi et le laboratoire. Pour la suite, le stress augmente avec le niveau. J’ai aussi envie de représenter toute l’équipe Sorbonne Université. Je parle d’équipe car nous étions vraiment tous unis. La finale nationale sera l’occasion de faire encore mieux. Je m’y prépare en travaillant notamment l’attaque des mots et l’articulation du texte.

Quels peuvent être les effets de ce concours sur l’image des thésards ?

N.R. : Ce concours permet de montrer ce qu’est une thèse. Quand je suis rentré en école d’ingénieur, je ne me rendais pas compte de ce qui était possible de faire. Nous assimilons souvent le doctorat à des choses très théoriques. Mais en fait, il peut être très concret et permettre la création d’un produit ou d’une entreprise.  

 

Retrouvez la présentation de Nicolas Rivoallan