Mélodie Richard

Sacrée championne de France junior de tir à l’arc en 2021, Mélodie Richard se destine, en parallèle de sa carrière sportive, à la recherche en épigénétique. À 21 ans, cette étudiante en biologie moléculaire et cellulaire, a pour cible un nouveau défi : les Jeux Olympiques de Paris 2024. 

Comment est née votre passion pour le tir à l’arc ? 

Mélodie RIchard : Ma mère m’y a initiée à l’âge de six ans. Puis j’ai pris goût aux compétitions. A 12 ans je suis entrée en sport-études. J’ai appris à aimer travailler pour progresser. En grandissant, j’ai compris que ce que j’appréciais le plus dans ce sport, c’était de prendre du temps pour moi et de me concentrer sur mes ressentis. C’est une activité qui demande calme et sérénité, mais c’est aussi celle qui me fait le plus vibrer.

Pourquoi avez-vous choisi le master Biologie moléculaire et cellulaire (BMC) à Sorbonne Université ? 

M.R . : J’ai choisi Sorbonne Université pour sa renommée, pour suivre les traces de mon père qui a fait ses études à Jussieu et parce que cet établissement a des liens privilégiés avec l'Insep où je m’entraîne. Au collège, je pensais devenir agronome, mais en découvrant la biologie moléculaire à l’université, cela m’a passionnée et j’ai intégré le master BMC pour faire de la recherche en épigénétique. 

Comment conciliez-vous vos études et le sport de haut niveau (SHN) et comment Sorbonne Université vous accompagne dans ce double projet ? 

M.R . : Ce n’est pas facile. Je m’entraîne 45 heures par semaine. Je vais en cours deux heures par semaine, et le reste du temps je travaille à distance grâce aux vidéos que m’envoient mes professeurs et mes tuteurs. 
Je bénéficie d’un aménagement de mon emploi du temps pour étaler mes études sur plusieurs années. Ces aménagements sont possibles notamment grâce au soutien de mes responsables de master, de l’équipe enseignante et de ma responsable de scolarité à l’Insep. Ils travaillent main dans la main pour m’accompagner au mieux dans ce double projet sportif et universitaire.

Le programme de bourse Passeport pour les JO soutenu par Crédit Agricole d'Ile-de-France Mécénat et la Fondation Sorbonne Université m’aide également à financer mon matériel informatique et mon matériel de tir à l’arc.

Que représentent les JO de Paris pour vous et comment vous y préparez-vous ?

M.R . : C’est le rêve d’une vie. Je m’entraine depuis des années avec l’objectif de devenir championne olympique. Pour me préparer, j’engrange un maximum d’expériences sur les compétitions internationales, et j’essaye d’apprendre chaque jour pour progresser et devenir la meilleure le jour des Jeux. 

Avez-vous un objet porte-bonheur ou un rituel particulier ? 

M.R . : Le tir à l’arc m’amène souvent à tirer dans d’autres pays. J’adore m’ouvrir à ce qui se passe en dehors de la compétition et découvrir des choses différentes de mon quotidien. Je passe beaucoup de temps avec mes coéquipiers, qui sont aussi mes amis. Le jour de la compétition, j’écoute beaucoup de musique avant l’échauffement et la mise en place de ma routine de tir. Je tire toujours avec mon bob qui me protège du soleil et de la pluie, des éléments à gérer dans ce sport.

Quel est votre souvenir le plus marquant lors d'une compétition ?

M.R . : La demi-finale par équipe des championnats du Monde Senior aux États-Unis contre les Coréennes, championnes olympiques en titre, qui dominent le circuit depuis une vingtaine d’années. Avec mes deux co-équipières, nous avons très bien tiré. Arrivées au barrage (tie-break, chacune tire une flèche), j’ai tiré la première. Tout le monde me regardait. Je fais un magnifique 10 ! Au final, nous avions le même score, mais comme leur flèche était plus proche du centre, les Coréennes l’ont emporté. Nous étions très fières de notre match car nos adversaires étaient des légendes dans notre sport et nous étions très jeunes. Le lendemain nous avons remporté la médaille de bronze contre les Brésiliennes. C’était ma première arène en championnats du Monde, un terrain d’exhibition avec du public, des caméras, etc. C’est une expérience incroyable surtout avec cette première médaille mondiale.

Photographie : © François Le Guen

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