Maëlys Richol

En première année de Sciences de l’ingénieur, la Championne de France Junior de boxe, Maëlys Richol a su se créer des ouvertures face à l’adversité et mener de front études et carrière sur le ring.  

C’est d’abord au tennis que Maëlys Richol se destinait. Initiée au sport de raquette par son père à l’âge de quatre ans, la native de Grenoble intègre l’équipe de France de tennis en 2016. « Sans être des sportifs de haut niveau, mes parents ont toujours été des grands amateurs de sport », confie-t-elle. Une pratique et un état d’esprit qui lui permettent de développer de nombreuses compétences tant physiques que mentales.

Blessée, mais pas K.O.

Plusieurs blessures mettent, en 2018, un coup d’arrêt à sa carrière de tenniswoman, mais pas à sa carrière de sportive ! Contrainte de stopper les compétitions sur les cours, l’adolescente ne baisse pas les bras et fait un pas de côté en se découvrant une nouvelle passion pour la boxe. « Comme de nombreuses personnes, j’avais des préjugés sur ce sport. Je le voyais comme violent et pas forcément très réfléchi. Un jour, je suis tombée, complètement par hasard, sur une vidéo d'un boxeur nommé Vasyl Lomachenko, se souvient la championne. Sa pratique m’a totalement fascinée. Il boxait tellement bien et intelligemment que mes préjugés se sont envolés et, dans la semaine, je suis allée faire un essai au club de Montgeron près de chez moi. » La jeune fille accroche immédiatement avec cette nouvelle discipline et atteint en seulement trois ans le niveau international grâce, notamment, à l’expérience acquise au tennis. Elle effectue d’abord en 2021 un stage de détection durant lequel elle est retenue, puis un stage au Centre de ressources, d’expertises et de performance sportive (Creps) de Nancy avant d’intégrer en 2021 l'Équipe de France.

Même si c’est parfois difficile physiquement et mentalement de pratiquer la boxe au quotidien, c'est pour elle un réel plaisir. Elle aime par-dessus tout les compétitions. « Quand j'ai dû arrêter le tennis, j’avais peur de ne plus retrouver les sensations que j’avais connues durant les matchs. Mais lorsque je suis montée pour la première fois sur un ring, ce que j’ai ressenti était incroyable ! C’est difficile à décrire. C’est un peu comme quand on fait des manèges à sensations : un mélange d’adrénaline, de détermination et d'énorme concentration. »

Un corps à corps entre études et sport

Et de la détermination, il en faut à Maëlys Richol pour mener de front sa carrière de boxeuse de haut niveau et sa licence de Sciences de l’ingénieur à Sorbonne Université. « J’ai choisi cette université à la fois pour sa renommée, mais aussi pour le dispositif spécifique de formation qu’elle propose aux sportifs de haut niveau », explique-t-elle. Un dispositif qui lui permet entre autre d’aménager son emploi du temps en fonction de ses entraînements et de valider chaque année de formation sur deux ans.

Surprenante de maturité, la jeune femme a, grâce à cela, trouvé un équilibre entre sport, études et vie personnelle. Elle commence ses journées par un entrainement physique avant de se rendre à l’université. Puis, après les cours et quelques révisions, elle remonte tous les soirs sur le ring jusqu’à 22h. « Bien sûr lorsque j’ai une grosse échéance sportive, je suis obligée de me consacrer davantage à l’entraînement, et inversement durant les partiels, nuance-t-elle. Le plus dur, c’est de trouver le bon dosage pour être performante dans tous les domaines et sur la durée. Le sport m'apporte une certaine rigueur dans mes études. Et même s’il peut m’arriver de rencontrer des difficultés, je me dis que le travail et la persévérance finissent toujours par payer ».

Prochain round

Et en matière de réussite, la jeune femme sait de quoi elle parle ! À seulement 18 ans, son palmarès a déjà tout des grands. Championne de France Junior, médaillée de bronze au Championnat d’Europe et au Championnat du Monde juniors 2022 dans sa catégorie, la jeune boxeuse a également gagné plusieurs tournois internationaux à l'étranger avec l'équipe de France.

Son prochain objectif : le championnat d’Europe Junior en avril 2023 à l’issue duquel elle pourra potentiellement prétendre au tournoi de qualification olympique. « Les JO 2024 restent un objectif majeur, même si, en raison de mon âge, je devrais plutôt faire partie de la génération JO 2028 ». Les demi-finales et finales des Jeux de Paris auront lieu sur les terrains de Roland Garros : un rêve pour cette ancienne joueuse de tennis qui s’y prépare jour après jour avec détermination.

Photographie © François Le Guen