Jules Espiau
Chargé de développement et de partenariat
Être en empathie avec nos chercheurs et faciliter la vie des porteurs de projet
Manager de talents
Jules Espiau est chargé de développement et de partenariat à la direction de la recherche et de la valorisation (DRV) de la faculté des Sciences et Ingénierie. Depuis trois ans, il accompagne au quotidien les porteurs de projets dans l’écosystème de l’innovation de l’université.
« Je ne suis pas du tout un expert du montage de start-up », annonce d’emblée Jules Espiau en ouvrant la porte de son bureau situé au 17e étage de la tour Zamansky. Installé sur son ballon XXL, le trentenaire vient de traiter sa bonne centaine de mails quotidienne. Plantes grasses, canapé anthracite, tableau noir, le bureau qu’il partage avec sa collègue Francesca a des allures de start-up dynamique et conviviale. Aimantée au mur, une photo de céphalopode lui rappelle la Bretagne où il était venu s’installer pour son premier job : un poste d’ingénieur de recherche en informatique du son à l’Inria de Rennes.
Passionné de musique et batteur à ses heures, le jeune chargé de développement et de partenariat a toujours aimé le mélange des genres. Dans son laboratoire à l’Inria, il jonglait déjà entre le traitement du signal audio, l’animation de projet et la vulgarisation scientifique. « J’avais envie d’avoir une vision globale de la recherche, d’en comprendre les coulisses, mais aussi d’aider les scientifiques à valoriser leurs travaux. C’est ainsi que je suis devenu manager de projets de recherche européens », nous confie Jules Espiau.
Après un break d’un an en Inde et en Californie, puis une expérience d’auto-entrepreneur dans le conseil en montage de projets - notamment avec l’Ircam -, il intègre en 2016 la direction de la recherche et de l’innovation (DR&I) de Sorbonne Université. « Avec la fusion, mon poste a évolué. J’ai rejoint la DRV de la faculté des Sciences et Ingénierie et je suis passé chargé de développement et de partenariat (« CDP » comme on dit ici) pour le laboratoire d’informatique de Paris 6 (LIP6) », précise Jules Espiau.
Quelqu’un frappe à la porte. C’est justement le directeur du LIP6, Fabrice Kordon, qui rentre accompagné de Céline Ghibaudo, la nouvelle recrue qui s’occupera du montage des projets européens. Il vient lui présenter l’équipe de la DRV avec qui elle travaillera. « On les appelle les gens de la Tour », blague le directeur. Une remarque que Jules fait mine de ne pas entendre. Fabrice Kordon est un personnage qu’il connaît bien. Étant le référent LIP6 au sein de la DRV, il travaille avec lui quotidiennement. Ses supérieurs lui ont attribué ce laboratoire en raison de son parcours. « Avoir une expérience professionnelle dans un labo en lien avec la discipline dont nous sommes en charge est essentiel. Cette sensibilité scientifique nous permet de travailler en empathie avec les chercheurs, de comprendre leurs préoccupations et de ne pas seulement avoir des échanges d’ordre administratif », explique Jules qui ne veut surtout pas être perçu comme un poids bureaucratique supplémentaire par les porteurs de projets.
Et question administration, Jules Espiau en connaît un rayon. Avec un portefeuille d’une cinquantaine de projets à gérer par an, il arpente quotidiennement tous les étages de la tour Zamansky. Ressources humaines, gestion financière, bureau de la propriété intellectuelle, DR&I, DRV, direction de la communication… ses journées sont rythmées par le va-et-vient des ascenseurs.
Entre deux infusions, quelques coups de téléphone et un peu de gainage sur son ballon, il quitte aussi la tour pour se rendre au laboratoire, à la SATT Lutech, à l’institut de formation doctorale ou à des réunions avec les partenaires industriels. En liaison régulière avec le CNRS et l’Inria, il discute appels à projet, « ANR », « ERC », « CIFRE », « actifs », « laboratoires communs de recherche », « prestations », « chaire d’excellence ». « Généralement, on dit qu’il faut sept ans pour être un bon chargé de développement et de partenariat. C’est un métier transversal : il faut savoir faire de la négociation, un peu d’estimation financière, avoir des notions juridiques sur la propriété intellectuelle, très bien connaître l’écosystème de la recherche et les différents services de l’université pour pouvoir orienter les porteurs de projet vers les bons experts », explique Jules qui, depuis un an, est responsable d’une équipe de deux chargées d’affaires, Flora Delamare et Manon Horvais.
Et dans certains cas, il s’agit même d’avoir des compétences en « coaching de vie ». « Créer une start-up est une décision qui implique des changements de vie radicaux : quitter ses thésards, ses responsabilités au laboratoire, pour se consacrer entièrement à une aventure qui est par nature incertaine. Parfois les chercheurs me téléphonent juste pour avoir mon avis ou être rassurés quand ils ont un doute. Nous sommes aussi là pour eux dans ces moments-là », conclut Jules Espiau au milieu de ses piles de dossier.