Issem Mohamedi
Étudiant en double cursus parti en mobilité en Norvège
Je souhaite aborder nos relations à l’environnement sous tous ses aspects pour mieux comprendre en quoi notre manière d’être au monde est aujourd’hui nocive pour le vivant.
Associer philosophie et Sciences de la Terre, c’est possible ! Issem Mohamedi nous partage son séjour universitaire en Norvège où il étudie ces deux disciplines. L'endroit idéal pour profiter des paysages scandinaves tout en élargissant son regard sur les enjeux environnementaux.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours académique ?
Issem Mohamedi : Au lycée, j’ai fait une filière scientifique SVT spécialité physique-chimie, en section européenne anglaise à Reims. Au moment de choisir mon orientation, je m’imaginais difficilement poursuivre uniquement dans les sciences naturelles ou en humanité. Conserver ces deux champs m’apparaissait comme une réelle plus-value pour un parcours axé sur les problématiques environnementales. Après avoir suivi un portail en Sciences de la nature, j'ai opté pour une majeure Sciences de la Terre.
Pourquoi avoir choisi ce double cursus ? Comment ces deux disciplines, en apparence opposées, se font-elles écho ?
I.M. : J’ai intégré ce double cursus pour deux raisons. D’une part, par passion. D’autre part pour répondre à l’apparente opposition entre sciences et philosophie mais surtout parce que je souhaite aborder nos relations à l’environnement sous tous ses aspects, afin de mieux comprendre en quoi notre manière d’être au monde est aujourd’hui nocive pour le vivant. Pour appréhender la crise écologique en termes de processus bio-physico-chimiques (changement rapide du climat, déséquilibre des cycles biogéochimiques, etc.), et interroger cette crise comme crise de l'humain, la combinaison des géosciences et de la philosophie m’a paru être un choix plus que pertinent, fascinant !
Pourquoi avoir choisi la Norvège pour votre mobilité ?
I.M. : Je cherchais une destination dépaysante, dans une région moins urbanisée que Paris et où je pourrais suivre des cours en anglais, notamment en climatologie. L’université de Bergen m’a donc paru être un excellent choix. J’entendais souvent parler de la Norvège comme un pays soucieux de ses espaces naturels, paré de paysages somptueux et constituant un modèle en matière de politique environnementale : je voulais donc vérifier cela par moi-même !
Comment se sont déroulés les premiers temps de votre mobilité ?
I.M. : J’ai tout de suite apprécié l’atmosphère : les montagnes autour de la ville, la mer en arrière-plan, les bâtiments joliment colorés. Les gens sont aimables et bienveillants. À mon arrivée, j’ai emménagé dans une résidence étudiante qui loge des étudiantes et étudiants venant du monde entier. Dès les premiers jours, je me suis aventuré dans les montagnes. Les Norvégiens sont très proches de la nature et ont même un mot pour ça : friluftsliv (« la vie en plein air »). Au début, ce n’était pas facile de s’exprimer en anglais, mais avec le temps et la pratique j’ai très vite progressé.
L’enseignement en Norvège est-il différent de celui en France ?
I.M. : Oui ! J’ai l’impression que l’enseignement supérieur en Norvège nous rend plus « acteur et actrice » de notre éducation. Les cours ressemblent plus à des séminaires où l’on peut échanger sur des questions posées par le professeur et en lien avec des lectures. Pour nous évaluer, les professeurs privilégient souvent d’autres méthodes que celles des examens classiques sur table : à l’oral, par la rédaction d’un mémoire ou encore par la présentation d’un projet de groupe. Ce type d’enseignement me plaît particulièrement car il m’a permis de me sentir plus impliqué dans mon apprentissage.
Un conseil pour les étudiantes et étudiants souhaitant effectuer une mobilité à l’étranger ?
I.M. : Foncez ! Si l’idée de partir à l’étranger et de découvrir un autre monde vous trotte dans la tête, c'est que vous êtes prêts à en tirer le meilleur. C’est clairement une chance de pouvoir vivre et étudier à l’étranger si facilement.
Comment envisagez-vous la suite de votre parcours ?
I.M. : J’envisage de poursuivre un parcours interdisciplinaire, en mettant cette fois-ci l’accent sur la dimension sociale de notre interaction à l’environnement. Je souhaite inspirer de nouvelles manières d’habiter, et pour ce faire, connaître les réalités socio-écologiques me semble indispensable. C’est pourquoi j’ai candidaté pour un master en humanités environnementales et un autre en système socio-écologique.