François Baillon
Poète et étudiant en Lettres Modernes
Plus qu’un métier, être poète est avant tout un état d’esprit.
Étudiant en licence 3 de Lettres Modernes à Sorbonne Université, François Baillon vient de publier son second recueil de poésies aux éditions Le Coudrier. Il nous fait partager son amour des mots et la place qu’occupe l’écriture dans son quotidien.
Vous avez repris, cette année, des études de Lettres Modernes. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours et vos projets ?
François Baillon : L’idée de reprendre des études me plaisait et je voulais que mon projet de reconversion soit en lien avec la littérature. Suite à ma formation de comédien au Cours Florent, j’avais obtenu, en 2006, un DEUG de Lettres Modernes à Sorbonne Université. Après plusieurs expériences artistiques sur scène, j’ai créé en 2010 une compagnie et mis en scène ma propre pièce de théâtre. J’ai ensuite été, pendant quelques années, chargé de production pour l’association Musique et Toile. Puis, j’ai enchaîné différentes missions dans le domaine culturel tout en continuant à être comédien ou récitant.
Aujourd’hui, en retournant sur les bancs de l’université, je me dirige vers l’enseignement. Mais le domaine artistique continue de me passionner et j’espère pouvoir combiner ces deux dimensions dans la suite de mon parcours professionnel. À moins que je sois assez fou pour devenir auteur à part entière !
Vous avez publié en novembre 2019 un recueil de poésies intitulé La Fantaisie répond à la mélancolie. Pouvez-vous nous en parler en quelques mots ?
F. B. : Publié par un éditeur belge d’écritures poétiques, Le Coudrier, ce recueil allie poèmes versifiés et récits poétiques. L’ouvrage est organisé par couples de textes : sur un même thème ou un même personnage, un premier texte amène une vision fantaisiste tandis que le second apporte son regard mélancolique, les deux se confondant souvent. Pour l’illustration, le livre bénéficie du talent d’Odona Bernard.
Quelle place occupe la poésie dans votre quotidien ?
F. B. : Je lis et j’écris régulièrement de la poésie. Pour me mettre au travail, j’ai besoin d’un but, comme la perspective d’élaborer un ouvrage. Dans ce cadre, je peux écrire quotidiennement. Mais si l’on peut vivre de son écriture, vivre de la poésie me semble largement improbable. Plus qu’un métier, être poète est avant tout un état d’esprit.
Pourquoi avoir fait le choix de ce genre littéraire ?
F. B. : La forme courte du poème peut être moins impressionnante que l’écriture d’un roman. Mais au-delà de la forme, la possibilité de jouer avec les sons, les sens, les symboles correspond parfaitement à ce que je recherche à travers l’écriture : une manière de transcender le réel, voire de déstabiliser le lecteur ou tout au moins de le surprendre. Et même lorsque j’écris en prose, j’accorde toujours une grande place à la dimension poétique des images et des mots que j’utilise. J’essaie d’être au plus proche de ce que je veux exprimer et de la manière dont je veux l’exprimer.
Quelle est la principale difficulté à laquelle vous êtes confronté en écrivant ?
F. B. : Pour se lancer en poésie, il faut réussir à dépasser la censure que l’on s’inflige au regard de tous les poètes qui nous ont précédés et de tous ceux qui sont encore vivants. Cette censure finit par tomber, si l’écriture est devenue une nécessité pour nous et que nous entretenons cette vision particulière du monde et de l’existence.
L’écrivain Jean-Pierre Siméon affirme que la poésie sauvera le monde. Partagez-vous sa pensée ?
F. B. : Je ne sais pas si la poésie sauvera le monde, mais je suis sûr qu’elle peut sauver nombre d’individus qui la rencontrent. La poésie change notre point de vue sur les choses et ouvre une nouvelle voie. Mais s’éloigner du langage ordinaire nécessite d’abord d’être curieux et d’avoir la volonté de se libérer des formatages et des stéréotypes.
Que vous apportent vos études de Lettres Modernes à Sorbonne Université dans votre travail poétique ?
F. B. : La licence me permet de me familiariser encore davantage avec la littérature et les mots en général. Ayant intégré un atelier d’écriture poétique cette année au sein de mon parcours, mon écriture en sera probablement nourrie. Et j’ose croire qu’elle évoluera.