Emma Latapy

Alumna de Sorbonne Université, Emma Latapy travaille comme responsable du développement commercial à Londres. Cette polyglotte, qui a passé plus de 20 ans à étudier et travailler à l'étranger, participe également à la gestion du Club alumni Sorbonne Université de la capitale anglaise. Son parcours scolaire et professionnel reflète ses nombreuses passions, allant des langues à l'économie, et lui a permis de parcourir le monde de nombreuses fois ! Rencontre.

Pourriez-vous nous expliquer votre parcours ? Qu'avez-vous étudié et où cela vous a-t-il mené ?

Emma Latapy : J'ai effectué une licence en langues étrangères appliquées (LEA) en espagnol et portugais avec option anglais à Sorbonne Université. J'ai adoré étudier cette discipline. Je me sentais tellement chanceuse d'avoir des professeurs qui venaient d'Argentine, de Colombie, du Portugal, du Brésil… Le programme était intense, mais tellement intéressant.

Durant mon parcours de licence, j'ai fait quelques stages en vente et commerce. Ils ont révélé en moi un intérêt certain pour le développement des affaires, la compréhension des besoins humains et la recherche de solutions aux problèmes interpersonnels. De fil en aiguille, j’ai décidé de me lancer dans le commerce international et j'ai poursuivi un master en commerce international et management, toujours à Sorbonne Université.

Vous parlez plusieurs langues. D’où vous est venue cette passion ? 

E.L. : Je suis Française, née de parents français, mais j'avais 18 ans quand j’ai vécu en France pour la première fois. Avant que je vienne au monde, mes parents n'avaient jamais vécu ailleurs que dans l'Hexagone. Un beau jour, ils ont décidé de se lancer, de changer d’horizon et de découvrir le monde.

À ma naissance et jusqu’à mes 7 ans, nous avons habité en Espagne, puis au Portugal pendant huit ans. Ensuite, nous sommes allés vivre à Moscou durant deux ans et demi, puis à Pékin. Je suis toujours restée dans le système éducatif français, mais j'ai quasiment parlé l’espagnol avant même le français. J’ai aussi étudié le portugais durant le lycée. 
Tout cela m’a naturellement inculqué une passion pour les langues ainsi qu'une grande soif de voyages. J'ai toujours su que je voulais vivre et travailler à l'étranger. 

Vous avez beaucoup étudié à l'étranger, n’est-ce pas ?

E.L. : Effectivement, en troisième année de licence, je suis partie en Erasmus à l’université catholique de Lisbonne. J'y ai vécu une belle expérience et j'ai rencontré beaucoup de personnes qui font encore partie de ma vie aujourd'hui. 
Lorsque j’ai préparé mon master, j'ai aussi effectué un stage au Costa Rica. Et, après avoir obtenu mon diplôme, j'ai fait un VIE* à Sao Paulo, au Brésil. 

Aujourd'hui, nous ne sommes ni au Brésil ni au Portugal, mais à Londres. Qu'est-ce qui vous a amenée à travailler en Grande-Bretagne et qu’y faites-vous ?

E.L. : L'amour m'a fait venir à Londres ! Mon partenaire y vit depuis des années et il était temps pour moi d’y emménager.
Ici, je travaille comme responsable du développement commercial chez Euromonitor International. C'est une société d’études de marché qui possède quinze bureaux dans le monde et donc une équipe internationale. 
Mon travail consiste à trouver les bons clients pour notre entreprise, à leur présenter nos produits et à les accompagner de A à Z jusqu'à la vente finale. En somme, la majeure partie de mon travail consiste à échanger, parler, communiquer. Rien qu’aujourd'hui, j'ai parlé espagnol, portugais, anglais et français. 

Cette dimension internationale a-t-elle enrichi votre carrière ?

E.L. : Oui, car finalement, je connais cela depuis toujours. Cela m’a beaucoup aidée dans mon parcours professionnel. Le monde évolue si vite. Il faut aller dans le même sens que lui et s'adapter. Je parle couramment quatre langues, mais cela ne me semble plus si extravagant ! De nos jours, il faut être ouvert d’esprit et curieux, découvrir de nouvelles choses, être toujours surpris…
Les entreprises recherchent des profils internationaux, voilà ce dont elles ont besoin. Mon expérience internationale a donc été un atout, mais c'est aussi ce à quoi j’aspirais à l'origine.

Quels conseils donneriez-vous aux étudiantes et étudiants qui hésitent à partir à l'étranger ?

E.L. : Comme on dit, personne ne sait ce qu'il est capable de faire tant qu'il n'a pas essayé. Bien sûr, c'est effrayant quand on fait face à quelque chose de nouveau, mais on en tire tellement de bénéfices. On pourrait se dire « Mon anglais n'est pas assez bon », mais ça ne va pas s'améliorer en restant chez soi !
En étudiant à l'étranger, on peut apprendre en six mois ce qu’on aurait appris en dix ans. Personne ne juge ceux qui ont essayé, n'est-ce-pas ? Sortir de sa zone de confort est tellement digne de respect. Mon conseil en un mot : lancez-vous !

Et vous, Emma, quels sont vos prochains projets  ?

E.L. : Je me marie l'année prochaine à Bordeaux, la ville d'où vient ma famille, mais dans laquelle je n'ai jamais vécu ! 
Je ne suis à Londres que depuis six mois, je construis tout doucement une nouvelle vie ici. Et j'essaie toujours de faire preuve d’ouverture d’esprit. La vie est pleine de surprises !

* Le VIE (volontariat international à l’étranger) est un programme qui permet à de jeunes professionnels de partir à l'étranger pour acquérir de l'expérience.