Edison Gerena
Docteur et lauréat d'un grand prix au concours IPhD
Gagner un grand prix I-PhD permet d’être accompagné pendant un an par des professionnels de la Deeptech. C’est donc le lieu idéal pour échanger, grandir et challenger son projet.
Edison Gerena, docteur Sorbonne Université 2020 en robotique, poursuit sa recherche en post-doctorat à l’ISIR. Il est financé par la SATT Lutech en vue de s’engager dans un transfert de technologie des résultats de ses travaux et créer une startup en 2022. Il est un des grands prix du concours i-PhD BPI France, dont la cérémonie de remise a eu lieu le 8 juillet dernier en présence de quatre ministres à l’hôtel de Cassigni. Découvrons ensemble son parcours et son projet.
Edison Gerena a travaillé durant sa thèse à l’Institut des Systèmes Intelligents et de Robotique (ISIR), sur la conception de microrobots mobiles de la taille d’une cellule et propulsés par un laser, une technologie innovante et brevetée par le laboratoire. Son projet de valorisation de sa recherche ? Utiliser ces robots dans la manipulation cellulaire, en particulier pour la Fécondation In Vitro (FIV). Il collabore avec le service de la reproduction CECOS de l’hôpital Tenon de l’APHP, de Sorbonne Université et bénéficie du soutien de l’IUIS (Institut Universitaire d’Ingénierie en Santé). Il nous partage les enjeux de sa recherche : « Selon l’OMS, plus d’un couple sur 7 souffre de problèmes de fertilité. En France, 1 bébé sur 30 est issu de ces techniques et plus de 100 000 tentatives sont réalisées par an. Cependant, les systèmes de micromanipulation ont peu évolué depuis 30 ans et les résultats sont dépendants de l’opérateur et varient considérablement d’un laboratoire à un autre : en France par exemple, le taux de réussite varie de 15 à 35%. La robotisation et l’assistance des cycles complets de FIV permettraient de réduire l'erreur humaine et d’homogénéiser les résultats, pour in fine contribuer à l'augmentation du taux de réussite ».
Comment en est-il arrivé là ? Edison, avec le soutien de ses encadrants, Stéphane Régnier et Sinan Haliyo, a approché la SATT Lutech en 3e année de thèse pour explorer les possibilités de transfert de la technologie qu’il développait. Il est entré dans le programme de maturation de Lutech, dédié aux doctorantes, doctorants, jeunes docteures et docteurs, en septembre 2020, juste après sa soutenance. Ce sont Gauthier Klajzyngier et Hélène Sagnes, qui le suivent à la SATT Lutech, qui l’ont incité à postuler pour le concours i-PhD en mars 2021. À savoir : Le concours i-PhD ne peut se faire que s’il y a une Structure de Transfert de Technologie (STT) dans la boucle. Le dossier de candidature fait partie de l’accompagnement de la maturation SATT pour faire grandir le projet : étude de marché, caractérisation des futurs clients, construction d’une proposition de valeur, planification d’une roadmap technologique ... et s’accompagne d’une courte vidéo, où Edison présente le projet.
Edison est honoré de remporter ce prix qui va dynamiser son projet, lui donner de la crédibilité et de la visibilité, et lui faciliter la recherche des futurs partenaires. En quoi consiste la récompense ? « Gagner ce grand prix permet d’être accompagné pendant un an par des professionnels de la Deeptech. C’est donc le lieu idéal pour échanger, grandir et challenger son projet. ». Les 43 lauréats (dont 10 grands prix) seront invités à partager un grand nombre d’activités ensemble. Selon Edison, « ce sera une opportunité de rencontrer d’autres jeunes chercheurs qui souhaitent la valorisation des travaux issus de recherche publique, lors des formations à l’entrepreneuriat, learning expedition, summer camp. S’ajoute à cela l’accès réservé à la bourse French tech de 30000 euros » commente-t-il. Et de compléter « Gagner un tel prix permet d’obtenir un label pour aller chercher des investisseurs l’année prochaine et de tenter le concours i-Lab ».
Son conseil pour les doctorants qui souhaiteraient faire la même démarche que lui : « l’important c’est la motivation ! ». Pour Edison, il ne faut pas hésiter, ce serait dommage de rater les opportunités de valoriser ses travaux de thèse par peur – c’est normal d’avoir des appréhensions face à l’inconnu-. Il complète « l’écosystème français a la capacité d’accompagner les porteurs de projet ». Il conseille de ne pas hésiter à aller voir les STT. À Sorbonne Université, il y a une Direction de la Valorisation et de la Recherche qui pourra vous mettre en relation avec la SATT Lutech. « C’est une opportunité unique, challengeante mais très stimulante. Si vous avez une idée qui permet de changer la société, que vous êtes passionné par votre projet, il faut le faire… L’enjeu est immense, mais cela vaut la peine », conclut-t-il.
À noter : Les docteurs de Sorbonne Université se sont particulièrement distingués cette année lors du concours iPhD. En effet, ce n’est pas un prix mais trois qu’ils remportent. Orlando CHUQUIMIA docteur 2020 à l’EDITE, sous la direction de thèse de Bertrand Granado et d’Andrea Pinna (Lip6) ainsi que Vincent Hingot au Laboratoire d’imagerie médicale (LIB) remportent également un prix chacun. À qui le tour, l’année prochaine ?