Augustin Brassens
Lauréat du prix des internautes "Ma Thèse en 180 secondes"
La préparation à MT180 permet de briser l’appréhension de parler de son sujet.
Actuellement doctorant de première année entre l’Université de technologie de Compiègne (UTC) et Tokyo, Augustin Brassens travaille sur un organe sur puce. À l’UTC, il est encadré par Rachid Jellali au laboratoire Biomécanique et bioingénierie (BMBI) ainsi que par Eric Leclerc au Laboratory for Integrated Micro Mechatronics (LIMMS) de Tokyo. Il a participé au concours "Ma Thèse en 180 secondes" de l’Alliance Sorbonne Université et remporté le prix des internautes.
Pourriez-vous nous retracer votre parcours en quelques mots ?
Augustin Brassens : J'ai toujours voulu faire de la science et particulièrement de la biologie. J'ai donc fais une licence à l'Université des sciences de Nîmes en Sciences de la vie. Par la suite, j'ai intégré le master d'Ingénierie biomoléculaire et nano-biotechnologies (IBION-TEC) à la faculté des sciences de Montpellier. Mon stage de master 2 portait sur le développement d’un organoïde de l’oreille interne à partir de cellules souche. Grâce à la plateforme d’organoïde de Montpellier, situé à l'Institut des Neurosciences, j’ai énormément appris sur la culture en trois dimensions. Après mon master, j’ai candidaté à quelques offres de thèses, dont celle de l’UTC que ma responsable de stage de master 1 m’avait envoyé ! Tout est allé très vite, j’ai fait deux entretiens en visioconférence et par la suite je suis monté sur Compiègne pour rencontrer l’équipe. En un mois, j’avais déménagé et commencé ma thèse.
Pourquoi avoir participé au concours "Ma thèse en 180 secondes" ?
A. B. : Il est essentiel d'avoir une certaine aisance à l'oral, peu importe le domaine. Et ce n'est pas facile, c'était donc le meilleur moyen de m'entraîner rapidement et efficacement.
Comment avez-vous vécu cette expérience ?
A. B. :J'étais stressé le jour de la première formation. Étant de l'Université de Technologie de Compiègne (UTC), je ne connaissais personne à Sorbonne Université, ni même les lieux. Mais très vite, nous nous sommes embarqués dans une sacrée aventure et je n’ai plus du tout pensé au stress !
Pouvez-vous nous expliquer, non pas en 3 minutes mais en quelques lignes, le sujet de votre thèse ?
A. B. : Pour faire simple, nous avons besoin d'un modèle d'étude sans utiliser des souris pour étudier la maladie du foie gras ou stéatose hépatique non-alcoolique chez l'homme, qui se présente comme une accumulation de gras et une inflammation du foie. La solution que nous avons retenue est de fabriquer un organe sur puce. Des cellules du foie et du gras humain sont cultivées en laboratoire, c'est ce que nous appelons l'ingénierie tissulaire. Par la suite, ces cellules sont injectées dans de toutes petites boîtes parcourues de micro canaux. Ces petites boîtes sont des puces microfluidiques. Cette technologie évite l'utilisation de souris et permettra de mieux comprendre cette maladie qui n'a pas de traitement et qui fait partie d'un ensemble de problèmes métaboliques, comme l'insulinorésistance, l'obésité ou les problèmes cardiovasculaires. Avoir un modèle plus fidèle du foie et du tissu graisseux humain va permettre de mieux comprendre ses mécanismes.
Trois minutes pour résumer une thèse entière, cela semble court... N'est-ce pas frustrant ? Est-il difficile de parler de ses travaux de thèse à un public néophyte ?
A. B. : C'est très court, donc nous devons aller à l'essentiel tout en donnant des détails scientifiques ! C'est un sacré défi. D'habitude, quand nous parlons de notre sujet, c'est généralement avec des scientifiques qui connaissent le jargon. Lors de "Ma thèse en 180 secondes", nous devons revoir notre vocabulaire tout en restant pertinent !
Comment avez-vous été préparé à ce concours ?
AB : La formation est très poussée, j'avais déjà eu quelques cours en licence, mais là, j'ai vraiment vu la différence ! La préparation à "Ma thèse en 180 secondes" permet de briser l’appréhension de parler de son sujet grâce à de nombreuses activités. Nous devons, par exemple, présenter notre voisin de droite alors que c’est un parfait inconnu ! Au final, nous travaillons surtout sur notre sujet pour arriver à choisir les idées les plus importantes et pour bien les formuler.
Quelles ont été les principales difficultés à surmonter ?
A. B. : L'environnent inconnu. N'étant même pas de Paris, j'ai dû vite m'adapter à des rencontres et de nouveaux lieux. Par ailleurs, le rythme était assez intense. Entre devoir gérer ce qui se passe au laboratoire et en même temps rédiger, apprendre et s’entraîner devant nos collègues pour la finale, il faut se coucher tard ! Il faut oser pour réussir et je ne regrette pas !
Quels peuvent être les effets de ce concours sur l'image des doctorantes et doctorants ainsi que de la recherche ?
A. B. : Rendre la science, la recherche plus accessible et pourquoi pas faire naître des passions pour ce domaine !