Antoine Leblond
Doctorant en mathématiques et engagé dans le Collectif doctoral
Rejoindre le Collectif est très porteur et gratifiant. Les bonnes volontés se motivent mutuellement, chacune et chacun s'investit autant qu'il le souhaite, sur les questions qui l’intéresse, selon son expérience ou ressource particulière.
Actuellement doctorant contractuel au sein du Laboratoire Jacques-Louis Lions et chargé de mission d'enseignement en licence de mathématiques, Antoine Leblond est aussi impliqué dans la vie associative et communautaire, il est secrétaire adjoint de l’association des doctorantes et doctorants de Sorbonne Université : le Collectif doctoral.
Vous êtes doctorant de l’école doctorale Sciences mathématiques de Paris Centre. Comment en êtes-vous arrivé là ?
Antoine Leblond : Initialement, je suis entré en classes préparatoires de mathématiques et de physique à Rouen, avec pour objectif de devenir ingénieur. Mais pendant ces années-là, mon goût pour les mathématiques a pris le dessus et j'ai souhaité en apprendre le plus possible. Les mathématiques me plaisent pour la précision qu'elles imposent et qu'elles permettent. Rien n'est laissé au hasard. Leur pouvoir d'abstraction, l'essence des choses que capturent les concepts, le défi intellectuel de comprendre et résoudre un problème qu'elles représentent, me fascinent.
À l'issue des classes préparatoires, je suis entré sur concours à l'École Normale Supérieure de Rennes. J'y ai obtenu un master de mathématiques fondamentales et j'ai réussi le concours de l'agrégation externe. Lors de mon année de master, j'ai commencé à me spécialiser en mathématiques appliquées, une branche qui s'intéresse à des applications en physique, chimie, biologie, etc. Je me suis ensuite naturellement dirigé vers la thèse, que j'ai entamée en 2020 sous la direction d'Anne-Laure Dalibard et de Julien Guillod, respectivement professeure et maître de conférences au laboratoire Jacques-Louis Lions.
Parlez-nous de votre sujet.
A.L. : J'étudie une équation aux dérivées partielles. Pensez à la température en un point de l'espace. Son évolution au court du temps dépend notamment de la température autour de ce point. Cette dépendance s'écrit mathématiquement comme une égalité entre les variations temporelles et spatiales de la température. Ce type d'égalité est appelé équation aux dérivées (variations) partielles (en temps et en espace). Ces équations, issues de lois physiques, sont étudiées abstraitement par des mathématiciennes et mathématiciens, dont le travail permet in fine de simuler les phénomènes considérés, telles que les prévisions météorologiques, par exemple. Dans mon cas, j'étudie un modèle simplifié de fluide, en tenant compte de sa viscosité et dont les quantités d'intérêt sont la vitesse, la pression et la densité. Ce modèle peut, par exemple, représenter l'évolution d'une portion d'océan de grande échelle, la décantation de fluides ou le mouvement d'un liquide dans une lampe à lave.
Quel est votre projet professionnel ?
A.L. : Le doctorat permet de se mesurer à la réalité de la recherche et dans mon cas, j'ai décidé de ne pas poursuivre dans le secteur académique. C'est un choix personnel, bien sûr, qui résulte, entre autres, du défi que représente l'accession à un poste de chercheur, long et assez incertain. À l'issue de ma thèse, je souhaite profiter de mon expérience de recherche pour aller puiser dans les connaissances académiques des solutions à des problèmes concrets, par exemple, de soutenabilité énergétique. C'est une sorte de retour à mes projets initiaux. Pour rencontrer des entreprises, les Forum Emploi Maths ou PhDTalent Career Fair, peuvent apporter une aide.
Vous êtes secrétaire adjoint du Collectif doctoral, l’association des doctorantes et doctorants de Sorbonne Université. Pourquoi avoir rejoint le Collectif ?
A.L. : J’ai rejoint le Collectif doctoral à la fin de ma deuxième année de thèse. J’ai été représentant des doctorantes et doctorants de mon laboratoire et de mon école doctorale. J'ai eu connaissance de l'existence du Collectif grâce sa mobilisation en rapport avec la loi de programmation recherche (LPR). Le Collectif s'efforce en effet de défendre nos droits ; c'est le rôle de son pôle « condition doctorale », en plus d'effectuer une veille administrative. L’association comporte également un pôle scientifique, qui organise des journées doctorales et un pôle convivialité, pour favoriser les rencontres plus festives. Elle compte une vingtaine d’adhérentes et adhérents moteurs et quatre cents membres ayant rejoint son forum Discord.
Ce forum joue un rôle central pour le Collectif, puisque s'y organisent les événements, les réflexions et l'entre-aide. Rejoindre le Collectif est très porteur et gratifiant. Les bonnes volontés se motivent mutuellement, chacune et chacun s'investit autant qu'il le souhaite, sur les questions qui l’intéresse, selon leurs expériences ou ressources particulières. Dans mon cas, mes précédents rôles de représentant m'ont permis d'acquérir du recul sur la situation de mes pairs, une certaine compréhension du fonctionnement de l'université et de l'articulation entre les écoles doctorales, le Collège et les facultés, ainsi que des contacts dans ces différentes instances - des atouts non-négligeables lorsqu'il s'agit d'essayer d'améliorer les conditions doctorales.
Actuellement, je participe à un groupe de discussion avec le Collège doctoral afin d'améliorer les modalités du comité de suivi de thèse -- une procédure qui permet de faire un point annuel sur le parcours doctoral de chacun et chacune. S'impliquer dans cette association est un excellent exercice de communication, de logistique et même de diplomatie. C’est une opportunité également de rencontrer des doctorantes et doctorants hors de notre propre communauté scientifique qui donne lieu à des échanges très riches. Pour tout cela, j'aurais aimé rejoindre le Collectif encore plus tôt.