Alexandre Escargueil - Sorbonne Université

Alexandre Escargueil

Copilote du programme thématique "Approche globale de la santé" du projet SOUND

Ce qui manque aujourd'hui aux scientifiques, c'est un impact au niveau des citoyens et du politique.

Professeur de biologie à Sorbonne Université, Alexandre Escargueil dirige l’Initiative Humanités biomédicales et s’implique depuis plusieurs années dans une démarche à la frontière des disciplines. Copilote du programme thématique « Approche globale de la santé » de SOUND, il revient sur son parcours, ses motivations et ses ambitions pour ce nouveau projet.

Quel est votre parcours et pourquoi avez-vous choisi de devenir le copilote du programme thématique « Approche globale de la santé » du projet SOUND ?

Alexandre Escargueil : Professeur de génétique à Sorbonne Université depuis 2008, je travaille principalement sur le cancer, ses biomarqueurs et la chimiothérapie. En 2012, j’ai rejoint l'Institut universitaire de cancérologie créé par l’ancien doyen de la faculté de Médecine, Serge Uzan. J’en suis aujourd’hui le directeur de l’enseignement. Cette structure m’a permis de me familiariser avec une approche interdisciplinaire au contact des soignants, patients et scientifiques d’autres domaines.

En 2014, nous avons créé, avec le professeur de virologie Vincent Maréchal, un programme doctoral interdisciplinaire en cancérologie qui m’a amené à aborder le cancer sous différents angles. En parallèle, j’ai participé à l’émergence du groupe Humanités médicales au sein du Siric Curamus. Et en 2020, nous avons fondé, avec la philosophe Claire Crignon, l'initiative Humanités biomédicales que je dirige actuellement.

J’ai également participé à la mise en place d’un master en humanités biomédicales avec comme objectif de favoriser le dialogue entre les sciences humaines et sociales, le patient, l'individu, la société autour du cancer. Toutes ces expériences m’ont donné envie de m’investir encore davantage pour continuer à renforcer ce lien entre science et société, qui est au cœur du projet SOUND.

Quels sont les objectifs et les enjeux de ce projet ?

A. E. : L’enjeu principal est l’ouverture vers la société. Déjà présents dans le label « SAPS » (« Science avec et pour la société », obtenu par Sorbonne Université en 2022), ces enjeux sont désormais au cœur de la politique de l’établissement et de l’Alliance Sorbonne Université. Le projet SOUND s’inscrit dans cette dynamique et vise à consolider nos forces autour de thématiques prioritaires et à développer, amplifier et accroître la visibilité d'actions de recherche, de diffusion ou de formation auprès de publics cibles.

Ce qui manque aujourd'hui aux scientifiques, c'est un impact au niveau des citoyens et du politique tant à l’échelle locale, nationale qu’internationale. La force du projet SOUND est d'amener la science et la connaissance au service de la société.

Quel est votre rôle en tant que copilote et comment allez-vous travailler avec les autres entités de l’Alliance Sorbonne Université ?

A. E. : De nombreuses initiatives autour de l’approche globale de la santé existent déjà au sein de l’Alliance. Citons par exemple des travaux sur l'épidémiologie dans les eaux usées développés à la faculté des Sciences et Ingénierie, la question de la transition nutritionnelle portée par le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), ou encore les modèles agricoles étudiés à l’UTC. Avec Jian-Sheng Sun, biophysicien au MNHN avec qui je copilote le programme thématique, l'idée est de travailler avec nos partenaires pour renforcer ces projets, les mettre en lien, et diffuser les connaissances qui en découlent.

C’est pourquoi notre comité scientifique compte à la fois des membres de l’UTC, du MNHN, de l'INSEAD et des trois facultés de Sorbonne Université. Ensemble, nous allons travailler avec les instituts, les initiatives et les composantes afin de recueillir et partager les informations recueillies dans chaque communauté.
 
Nous allons également collaborer étroitement avec les autres programmes thématiques de SOUND. En effet, un sujet comme celui de la nutrition sur lequel nous allons travailler soulève des questions de santé humaine, mais aussi d’agriculture, de santé animale, de biodiversité et de mutations dans la société.

L’approche globale de la santé recouvre également des aspects internationaux car elle se pense à l’échelle mondiale. Il est donc essentiel de ne pas se limiter à une vision occidentale, mais de travailler main dans la main avec nos partenaires étrangers sur des actions communes pour prendre du recul sur les questions traitées.