Natacha Aprile
Doctorante en 2ème année
Le roi était une femme
« Cette fille me vaudra bien un garçon »
Tels sont les mots prononcés par le roi Gustave Adolphe à la naissance de sa fille Christine, alors que les astrologues de la cour avaient annoncé l’arrivée d’un garçon. Dès cet instant, et pour tout le reste de sa vie, la reine Christine de Suède va surprendre son entourage.
Bisexuelle et androgyne, elle arbore au quotidien un style qui mélange à la fois les habits du vestiaire féminin et masculin. Et, comble de la transgression pour son époque, elle adopte un comportement « viril » ! De plus, elle refuse fermement le mariage et refuse d’avoir des enfants.
En rejetant tous les critères que l’on attribuait aux femmes du 17e siècle, elle pousse le trouble au point qu’on questionne sa sexualité et son genre. Progressivement, des rumeurs concernant son « hermaphrodisme » sont propagées... à sa grande indifférence. Or, pour être respectée et maintenir une certaine forme de pouvoir, la souveraine doit continuer à diffuser une image forte. Mais quand on est une personnalité royale si atypique, comment se fait-on représenter ?
Mon objectif est d’étudier l’image que Christine de Suède a elle-même contribué à forger de son vivant, celle d’une femme libre et puissante. Par ce biais, je souhaite mettre en évidence comment cette image a été utilisé par ses détracteurs pour la désigner comme une ennemie de la société et cristalliser ainsi, pour les quatre siècles qui ont suivis, la terrible réputation de la reine Christine.