
Matéo Françoise
Matéo Françoise est doctorant en deuxième année à l'école doctorale Géoscience, Ressources Naturelles et Environnement (GRNE). Il est encadré par Benoit Dubacq, Franck Bourdelle et Anne Verlaguet à l'Institut des Sciences de la Terre de Paris (ISTeP).
Les cailloux, un livre dur à lire !
Les atomes, premières briques pour reconstruire les montagnes ?
Un caillou, c’est comme un livre. Il raconte une grande histoire qui n’est pas toujours simple à comprendre. Un chapitre important des péripéties des roches est leur profondeur maximale d’enfouissement. Jusqu’où sont-elles descendues à l’intérieur de la Terre ? Cela est très utile pour reconstituer l’histoire des cailloux entre eux, surtout quand ces derniers se retrouvent en haut de montagnes dont il faut bien expliquer la formation.
Lors de l’enfouissement, les constituant des roches, les minéraux, doivent s’adapter à l’augmentation de la pression (P) et de la température (T). Ils modifient leur chimie et/ou leur structure pour rester stable. Par exemple, la mine de crayon (graphite) se transforme en diamant à très haute pression, changeant de structure. Le changement qui m’intéresse, dans mon sujet de thèse, est une variation de chimie au sein de minéraux présents dans un grand nombre de roches : les chlorites. Comprendre leur variation de chimie en fonction de leur environnement constitue un réel avantage pour reconstruire les chapitres du livre.
Pour ce faire, mesurer précisément la composition de chlorites dont les conditions de cristallisation (P - T) sont bien connues tout en comparant avec un modèle théorique dans lequel je teste les chlorites stables en modifiant les atomes qui les constituent. Avec un peu de chance, les modèles me donneront la même version de l’histoire que celle racontée par les chlorites naturelles.