
Jeanne Allégret-Vautrot
Jeanne Allégret-Vautrot est doctorante en première année à l'école doctorale Cerveau, cognition, comportement. Elle est encadrée par Nathalie Leresche et Sébastien Parnaudeau au Centre de neurosciences de Sorbonne Université (NeuroSU).
Pourquoi être stressés nous rend tous sociopathes ?
Impact du stress sur notre sociabilité
L’isolement social est observé dans divers troubles psychiatriques et altère profondément la qualité de vie (scolarité, relations durables, intimes, familiales ou professionnelles compliquées, interactions quotidiennes difficiles…). Même chez des personnes qui mènent une vie à peu près normale, le stress constitue un facteur de risque majeur dans le développement des maladies mentales et n’est pas sans incidence sur la vie sociale.
Mon projet de thèse vise à identifier et à décrire les neurones spécifiquement impliqués dans les dysfonctions sociales induites par le stress.
La sociabilité nécessite un dialogue fin entre de multiples régions du cerveau, notamment entre le cortex préfrontal et une structure sous-corticale : le thalamus médian. Une étude récente a identifié dans le thalamus central médian (CM) une population de neurones exprimant l’hormone CRH qui serait impliquée dans l’évitement social induit par le stress psychosocial. Les connexions entre ces neurones et d’autres régions cérébrales sont actuellement inconnues et je cherche à les mettre en évidence.
Nous étudions également comment le stress altère le dialogue entre le CM et le cortex préfrontal et comment rétablir la connectivité après un stress répété, in vitro et in vivo. Pour ce projet, nous enregistrerons et modulerons l’activité électrique de neurones connectés au CM. La compréhension de ces circuits porte l’espoir d’aider celles et ceux souffrant de stress chronique à retrouver une vie sociale.