Gonzalo Romero
Gonzalo Romero est doctorant de troisième année dans l'école doctorale Informatique, télécommunications et électronique de Paris. Il est encadré par Carlos Agon au Laboratoire Sciences et Technologies de la Musique et du Son (STMS).
Et si vous pouviez vous passer de solfège pour composer de la musique ?
Analyser et composer la musique grâce à la morphologie mathématique
Le but de ma thèse est de pouvoir créer un logiciel interactif permettant à tout le monde d’analyser et de composer de la musique, même sans avoir étudié le solfège.
Pour cela, j’utilise la morphologie mathématique, un outil mathématique et informatique très utile pour analyser et créer des images. Si nous considérons les partitions comme des images de musique, nous pouvons nous servir de cet outil pour analyser et créer de la musique.
Une notion clé de la morphologie mathématique est l’élément structurant, en quelque sorte un motif musical c’est-à-dire un ensemble de notes qui se répètent à différents instants et à différentes hauteurs. La répétition de motifs musicaux est une technique très utilisée par les compositeurs : lorsqu’ils composent des morceaux de musique, ils mélangent plusieurs de ces motifs. Les mathématiciens diraient qu’ils combinent des éléments structurants. Faut-il encore savoir comment fabriquer ces éléments.
Pour ce faire, je propose un modèle basé sur deux paramètres musicaux primordiaux : la texture qui contrôle le rythme et l’harmonie qui contrôle les hauteurs (do, ré, mi, …). Avec un outil mathématique, appelé « produit tensoriel », il est possible de combiner ces deux paramètres pour générer une infinité d’éléments structurants. Une fois que j’ai ma palette d’éléments structurants, je peux utiliser les deux outils de base de la morphologie mathématique : l’« érosion » et la « dilatation ». Le premier permet d’analyser des morceaux et le deuxième d’en composer.