Fanny Thorimbert

Lorsque vous regardez de vieux tableaux, vous pouvez apercevoir que le vernis, protégeant la toile, craquèle. C’est une situation que l’on cherche généralement à éviter dans la fabrication de revêtements. Et pourtant, si l'on pouvait contrôler ces petites fissures à l’échelle microscopique, ce serait une nouvelle manière simple, rapide et peu coûteuse de structurer la surface d’un matériau pour obtenir de nouvelles propriétés à l’échelle macroscopique.

Mon objectif consiste à développer de nouveaux systèmes structurés, sensibles à la lumière. Pour ceci, j’étudie et je profite du phénomène d’auto assemblage des fissures pour obtenir de nouvelles formes ou géométries qui modifient la surface de mon matériau. Pour l’instant, j’ai obtenu avec succès des structures craquelées parfaitement ordonnées, qui interagissent avec la lumière et la diffractent, conférant à mon matériau une certaine couleur. Cette couleur ainsi obtenue est dite structurelle et c’est celle qu’on retrouve par exemple dans les ailes de papillon ou les plumes de paon.

Pour relever ce défi, je m’intéresse donc aussi bien à la structure de ce matériau qu’à sa chimie, pour qu’à la fin, il ait les propriétés optiques souhaitées. Mes recherches nourrissent l’espoir d’obtenir des capteurs photosensibles, détectant des petites molécules volatiles, tels les alcools, ou bien des dispositifs intégrés dans des vitrages, permettant de répondre à la lumière du soleil.