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Musealia - Le démomètre ou cage à population

Tous les mois, Sorbonne Université fait découvrir à sa communauté et au grand public un objet issu de ses collections patrimoniales. Ce mois-ci, découvrez le démomètre ou cage à population.


Le cycle Musealia est piloté par la Bibliothèque de Sorbonne Université, et notamment par le Pôle Patrimoine et le département Collections de la BSU. Retrouvez toutes ses publications sur SorbonNum, la bibliothèque numérique patrimoniale de Sorbonne Université.

 

. Musealia - Le démomètre ou cage à population

Qu'est-ce qu'un démomètre ?

Musealia met en honneur un objet récemment offert à la collection de zoologie de Sorbonne Université par Dominique Higuet, professeur de Génétique à la Faculté des Sciences, un démomètre. Également appelée cage à population, cette étrange boîte métallique permet, grâce à des conditions contrôlées, de contenir des milliers de petits insectes tout en maintenant la population en état d’équilibre démographique, c’est-à-dire en permettant un équilibre natalité - mortalité et ce, sur plusieurs générations.

Mis au point dans les années 1930 par Philippe L’Héritier (1906-1994) et Georges Teissier (1900-1972), deux scientifiques précurseurs de l’enseignement de la génétique à la Sorbonne, ce dispositif permet notamment d’élever de milliers de drosophiles appelées communément mouches des fruits ou mouches du vinaigre (Drosophila melanogaster).

Un outil de recherche pour la génétique des populations

Indispensable aux recherches dans le domaine de la génétique des populations, ce démomètre dispose d’une série de godets amovibles qui servent à donner de la nourriture fraiche aux diptères. L’aération est assurée par deux ouvertures rondes recouvertes d’une toile métallique placées sur les côtés. Deux accès frontaux facilitent les prélèvements et la manipulation des conditions de vie à l’intérieur de la cage.

Il est intéressant de signaler que c’est grâce à ce type de démomètre que L’Héritier et ses collaborateurs ont découvert un rhabdovirus héréditaire non contagieux et non mortel, le virus Sigma de la drosophile, présent au sein des cellules et transmis par les deux parents à leur descendance. Ces chercheurs ont mis ainsi en évidence, pour la première fois, une association héréditaire entre un virus et son hôte, un modèle qui s’est révélé très utile pour l’étude de la coévolution hôte/parasite.

Pionnières en virologie et en biologie de l’évolution, ces découvertes n’ont pas eu, dans un premier temps, le retentissement international qu’elles méritaient. Elles furent fort heureusement largement reconnues ultérieurement.

 

Par Santiago Aragon, responsable de la collection de zoologie de Sorbonne Université

Fiche technique

  • Dénomination : Démomètre ou cage à population
  • Numéro d’inventaire : Non encore attribué   
  • Type d’objet : fossiles
  • Description : Métal et verre - Dimension (l. 55,5 cm ; h. 20 cm ; p. 30 cm).
  • Date : Années 1950
  • Lieu de conservation : Collection de zoologie de Sorbonne Université

Bibliographie

  • Odile Ozier-Kalogeropoulos et Denise Cabet-Busson (2020). La construction d’une discipline universitaire : la génétique à la faculté des sciences de Paris de 1946 à 1970. Histoire de la recherche contemporaine, Tome IX - N°1, pages 88-103 (https://journals.openedition.org/hrc/4486)
  • Jean-Michel Rossignol (2020). La découverte du virus sigma de la drosophile (DMelSV) par Philippe L’Héritier et ses collaborateurs. Histoire de la recherche contemporaine, Tome IX - N°1, pages 104-111 (https://journals.openedition.org/hrc/4498)