Damien Bestard
Doctorant en 2ème année
Découper un éclair en morceau les yeux bandés pour le reconstruire en 3D : les écouter pour mieux les voir venir
Reconstituer des éclairs les yeux fermés
Pour reconstituer avec précision un éclair en 3D, pas besoin de bien le voir, il suffit de l’entendre. Vous l’avez peut-être déjà expérimenté, en comptant le nombre de secondes nécessaires au tonnerre pour vous atteindre après l’apparition du flash. On peut estimer la distance entre nous et l’éclair sachant que le son prend trois secondes pour parcourir un kilomètre.
En se représentant un éclair comme un grand nombre de tout petits arcs mis bout à bout, émettant chacun son propre son, on peut connaître notre distance à chacun d’eux. Il faut ensuite pouvoir entendre séparément chacun de ces sons et localiser leur provenance (ça demande quand-même quelques microphones et un peu de traitement du signal), et ainsi reconstruire l’éclair complet.
Mais pourquoi faire cela ? Déjà, car on connait assez peu de choses sur les éclairs. Ma thèse permet en premier lieu de mieux comprendre leur structure. Ensuite, il y a un enjeu très concret : en 2020 une inondation a rasé plusieurs villages dans la vallée de la Roya, emportant 18 personnes avec elle et provoquant des dégâts matériels atteignant un milliard d’euros.
Ces catastrophes risquent de devenir de plus en plus fréquentes avec le réchauffement climatique. Les orages sont un phénomène particulièrement violent et complexe, mieux les comprendre permettra de contribuer à améliorer les modèles météorologiques. Ma thèse contribuera ainsi à mieux prédire et gérer les crises à venir.