Contrôler son équilibre par le toucher
Par Angélina Bellicha
Debout, les yeux clos, mes pieds nus sur le sol, ma peau qui frotte sur la poignée d’une canne, je garde l’équilibre, je m’oriente dans l’espace, je suis debout. Vous aussi, vous serez debout, vous n’y penserez pas mais vous serez debout, droit.
Vous parlerez peut-être avec les bras, vous marcherez peut-être sur une poutre, vous fermerez peut-être les yeux, vous enfilerez peut-être un pantalon en équilibre sur un pied, vous serez debout. Moi aussi, je serai debout, moi aussi, je ne tomberai pas. Comme vous, je garderai l’équilibre, comme vous, je ferai des milliards d’autres choses, debout sur mes pieds mais peut-être pas comme vous, j’y vois quelque chose de complexe, je suis ébahie par cette prouesse du quotidien. Nous oscillons, comme des pendules, d’avant en arrière, de droite à gauche, nos corps explorent l’espace. Est-ce contrôlé, volontaire ? Pouvons-nous contrôler ce balancement du corps ?
Nous utilisons nos sens pour nous situer dans l’espace. Vous penserez sûrement à la vue, peut-être à votre oreille interne mais je voudrais vous parler d’un autre sens, le toucher. Dans le noir, perdu, on touche ce qui nous entoure, on reconstruit notre environnement, on sait où on est. Peut-être ce sens que l’on sous-estime nous donne des informations sur notre balancement ? Peut-on utiliser ce sens pour transmettre des informations à ceux qui ne les ont pas ? Une poignée de canne, stimulant la peau pourrait donner des informations pour maintenir l’équilibre, voilà ce que j’étudie.
Angélina Bellicha