Portrait Camille Lupiet

Camille Lupiet

Camille Lupiet est doctorante en deuxième année à l'école doctorale Cerveau, cognition, comportement. Elle est encadrée par Bruno Cauli à l'Institut Biologie Paris Seine (IBPS) dans l'Unité Neurosciences Paris Seine (NPS).

Le lactate, messager discret, sculpte l’énergie du cerveau et façonne l’harmonie de son activité.

Lactate, la note cachée : quand l'énergie rythme la symphonie cérébrale.

Imaginez le cerveau comme un orchestre gigantesque, où chaque neurone est un musicien jouant sa propre mélodie. Pour que cette symphonie fonctionne, il faut une énergie constante, apportée par un réseau de vaisseaux sanguins, comme les portées d’une partition. Ces vaisseaux transportent l’oxygène et le glucose, essentiels pour alimenter les neurones. 

Mais un orchestre ne joue pas n’importe comment : il s’adapte au rythme de la musique. Lorsque les neurones s’activent, ils envoient des signaux pour élargir les vaisseaux sanguins et augmenter l’apport énergétique : c’est le couplage neurovasculaire (CNV). En parallèle, des cellules de soutien, les astrocytes, transforment le glucose en lactate, un carburant rapide qui booste les neurones. C’est le couplage neurométabolique (CNM), qui assure un jeu fluide et harmonieux. Mais attention, trop de lactate peut désaccorder l’orchestre ! Un excès de cette molécule perturbe la musique et peut être impliqué dans des maladies neurologiques. Mes recherches montrent que les neurones savent s’adapter : lorsqu’ils sont trop stimulés, certains, au lieu de dilater les vaisseaux, les resserrent pour limiter l’arrivée de lactate et éviter la cacophonie. Cette vasoconstriction adaptative pourrait être une façon pour le cerveau de garder le bon tempo. Pour comprendre ce phénomène, j’étudie comment le lactate influence l’activité cérébrale en utilisant des outils innovants.

Mon objectif ? Déchiffrer comment le cerveau orchestre son équilibre énergétique pour jouer sa partition sans fausse note.