Trophées de la SATT Lutech : valoriser l'innovation scientifique au sein de l’Alliance Sorbonne Université

Les Trophées de la SATT Lutech sont organisés dans le but de valoriser la recherche et de favoriser le transfert de technologies vers l'industrie. Ils constituent une reconnaissance du travail accompli par des chercheurs et porteurs de projets qui s'engagent à transformer leurs innovations en applications concrètes. Cette édition 2025 s'inscrit dans la dynamique du Pôle Universitaire d'Innovation de l'Alliance Sorbonne Université et de la future Cité de l'innovation, renforçant ainsi le lien entre recherche et développement.

Chaque année, une cinquantaine de déclarations d’inventions issues des laboratoires de recherche sont soumises à la Satt Lutech. Une fois analysées, près de 45% d’entre elles font l’objet d’un programme de maturation en vue d’être transformées en technologies exploitables par les acteurs du marché ou via une création de start-up.

Lors de cette édition 2025, la Satt Lutech a récompensé l’implication de huit lauréats ou équipes de recherche dans le transfert de technologies, en présence de Philippe Baptiste, ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche, de Philippe Watteau, Président de la Satt Lutech, de la Présidente de Sorbonne Université, Nathalie Drach-Temam, et d’Elisabeth Angel-Perez, vice-présidente Recherche et Innovation.

Ces porteurs de projet sont primés pour leur investissement dans la conduite de projets de transfert de technologies aux côtés de la Satt Lutech, et ce, quelles que soient leur thématique  et l’orientation de leurs projets (création de start-up ou licence vers une entreprise existante).

Durant la cérémonie de remise des trophées, chacun a présenté tour à tour son projet sous la forme d’un pitch de trois minutes. Au cours de cette soirée, ils se sont vus décernés un trophée Lutech remis par le Ministre chargé l’Enseignement supérieur et de la recherche.

Les lauréats 2025

• Jocelyne Caboche (Centre de neurosciences de Sorbonne Université, Inserm, CNRS) : Une approche innovante pour traiter la dépression

Directrice de recherche émérite, Jocelyne Caboche développe une nouvelle stratégie thérapeutique pour la dépression, répondant à un besoin de solutions plus efficaces et mieux tolérées. Son projet repose sur une approche ciblant les mécanismes neurobiologiques impliqués dans la pathologie, permettant de contourner les limites des traitements actuels. Grâce à des études sur les circuits neuronaux et les processus de plasticité synaptique, elle identifie de nouvelles cibles pharmacologiques. En s'associant à Argobio studio pour la comaturation du projet, elle espère accélérer le passage de la recherche fondamentale à la mise sur le marché. La création de la startup Elkedonia en mars 2025 marquera une étape décisive vers une innovation thérapeutique accessible aux patients.

• Jérémie Gautheron (Centre de recherche scientifique Saint-Antoine, Sorbonne Université, Inserm, AP-HP) : Des traitements novateurs contre les maladies du foie

Chercheur au CRSA, Jérémie Gautheron consacre ses travaux à la mise au point de traitements innovants contre la NASH (stéatohépatite métabolique) et la cholangite sclérosante primitive, deux pathologies hépatiques graves pour lesquelles les options thérapeutiques sont limitées. En 2020, un premier programme de maturation a été lancé avec la SATT Lutech, conduisant au dépôt de brevets stratégiques. Son équipe explore des approches combinant biologie moléculaire et criblage pharmacologique pour identifier de nouvelles molécules thérapeutiques. Fort de ces avancées, il travaille à présent sur deux nouvelles pistes médicamenteuses répondant aux attentes des industriels et permettant de structurer un projet de transfert technologique solide.

• Ludmila Vatine (École nationale supérieure de création industrielle - ENSCI) : Repenser la tente traditionnelle

Dans le cadre de son projet de fin d'études à l'ENSCI, Ludmila Vatine a repensé la tente traditionnelle en proposant une version gonflable autoportante, dépourvue d'armature rigide et intégrant matelas et oreillers. Ce concept, fondé sur l'utilisation exclusive de textiles et d'air, présente des propriétés thermiques innovantes, optimisant l'isolation et le confort. Le choix des matériaux biodégradables et recyclables s'inscrit dans une démarche écologique et durable. Un prototype à l'échelle réelle a déjà validé la faisabilité technique du projet. Accompagnée par la SATT Lutech, Ludmila Vatine développe des contacts industriels pour perfectionner son modèle et envisager une production à grande échelle.

• Marianne Cohen (Laboratoire Médiations, Sorbonne Université) : Adapter les territoires aux changements climatiques

Enseignante-chercheuse à Sorbonne Université, Marianne Cohen se consacre à l'étude des stratégies d'adaptation des territoires face aux risques climatiques. Son projet s'intéresse en particulier à la remise en culture des terrasses agricoles abandonnées, un levier essentiel pour la résilience écologique et économique des régions touchées par des phénomènes climatiques extrêmes. Son approche pluridisciplinaire combine géographie, écologie et sciences sociales pour élaborer des outils d’aide à la décision destinés aux collectivités locales. En s’appuyant sur des études de terrain et des simulations, elle propose des solutions concrètes pour renforcer la durabilité des territoires vulnérables.

• Anne-Virginie Salsac (Laboratoire BioMécanique et BioIngénierie, Université technologique de Compiègne, CNRS) : Une innovation pour la chirurgie cardiaque

Directrice de recherche CNRS, Anne-Virginie Salsac est spécialisée en biomécanique des fluides et en hémodynamique. Son projet Renovalve vise à développer un dispositif médical implantable permettant de traiter l’insuffisance mitrale, une affection courante mais complexe à soigner. Le dispositif repose sur une conception optimisée pour être implanté par voie percutanée, réduisant ainsi les risques liés aux interventions chirurgicales classiques. En partenariat avec l’industriel 3DMedLab, elle travaille à la mise en place d’un processus de fabrication additive adapté aux exigences du secteur biomédical. Son projet pourrait révolutionner la prise en charge des patients souffrant de valvulopathies.

• Soizic Prado (Laboratoire Molécules de communication et adaptation des micro-organismes, Muséum national d’Histoire naturelle, CNRS) : Explorer les médiateurs chimiques microbiens

Chercheuse au Muséum national d’Histoire Naturelle, Soizic Prado s’intéresse à la découverte et la caractérisation de nouveaux médiateurs chimiques microbiens pouvant être utilisés en biotechnologie ou en agriculture durable. En exploitant des méthodes innovantes de genome mining et de spectrométrie de masse, elle identifie des molécules bioactives aux applications prometteuses. Son projet s’inscrit dans une perspective de développement durable, proposant des alternatives écologiques aux produits phytosanitaires conventionnels.

• Équipe MicroSense (Observatoire océanologique de Banyuls, Sorbonne Université, CNRS) : Une nouvelle approche pour l’analyse de l’eau

L’équipe MicroSense réunit des chercheurs spécialisés dans la biotechnologie et l’analyse environnementale. Leur projet vise à mettre au point un dispositif autonome de surveillance de la qualité de l’eau, capable de détecter les contaminants microbiens en temps réel. L’innovation repose sur une combinaison de biocapteurs et d’intelligence artificielle pour analyser les échantillons avec une précision inégalée. Grâce à un partenariat avec un acteur majeur de l’analyse environnementale, cette technologie en maturation pourrait transformer la gestion des ressources en eau à l’échelle mondiale.

• Pauline Riera (Assas Lab, incubateur de l’Université Paris-Panthéon-Assas) : Accompagner les startups vers le succès

Startup manager de l’Assas Lab, Pauline Riera joue un rôle clé dans l’accompagnement des entrepreneurs académiques. En encadrant une trentaine de porteurs de projets chaque année, elle favorise la structuration de leur démarche et leur accès aux financements. Fondatrice de Tech Up et organisatrice du Tech Up Day, elle crée des passerelles entre les chercheurs, les investisseurs et les industriels, contribuant ainsi à dynamiser l’écosystème de l’innovation.