Olivier Ginez et Nathalie Drach-Temam © Pierre Kitmacher
  • Université

Think Education & Recherche 2025 : un rendez-vous pour repenser l’avenir de l’ESR

Le 6 février, Sorbonne Université a accueilli l’événement Think Education & Recherche 2025, organisé par News Tank et Campus Matin. Sous le thème « Enseignement supérieur, recherche et innovation : progresser dans un monde incertain », l’événement a réuni décideurs, scientifiques, acteurs de l’innovation et représentants d’institutions pour échanger sur les enjeux majeurs et les adaptations nécessaires face aux évolutions mondiales.

La journée a été ouverte par Nathalie Drach-Temam, présidente de Sorbonne Université et vice-présidente d’Udice, et d’Olivier Ginez, directeur général de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (Dgesip). 

Dans son allocution, Nathalie Drach-Temam a rappelé le rôle central de la présidence d’établissement, qui consiste à « être une boussole, donner un cap ». Elle a ajouté : « Il faut construire le cadre permettant de projeter l’établissement et de donner du sens à l’action commune en portant une vision, des projets et une vision stratégique pour faire avancer le collectif ». Elle a insisté sur la nécessité de dégager des marges de manœuvre pour avancer malgré les incertitudes, illustrant son propos avec l’exemple du COMP à Sorbonne Université. Cet outil stratégique permet d’anticiper les départs à la retraite et de gérer le pic de renouvellement des effectifs. 

Nathalie Drach-Temam a aussi démontré l’importance de « rendre visible les réussites collectives » en valorisant les projets qui fédèrent la communauté et en mettant en avant l’impact sociétal de la science. À ce titre, elle a évoqué les projets pluridisciplinaires collectifs, notamment ceux liant intelligence artificielle et patrimoine, qui illustrent la capacité de l’université à innover et à créer du lien entre recherche et société. 

Des débats nourris sur les incertitudes géopolitiques et économiques

La première session a confronté l’ESR à l’instabilité internationale croissante, avec des experts tels que Donatienne Hissard (Campus France) et Jean-François Huchet (Institut national des langues et civilisations orientales), qui ont analysé les impacts des crises géopolitiques sur la mobilité étudiante et la coopération scientifique internationale.
En parallèle, un atelier sur les complémentarités entre écoles de service public et universités a permis d’identifier des leviers pour renforcer l’attractivité des formations, grâce aux échanges entre acteurs académiques et représentants d’institutions publiques.

La matinée a également été marquée par des discussions autour de l’innovation, notamment lors du débat « France, Europe… l’heure des choix ! » au cours duquel Berni Hasenknopf, conseiller pour l’engagement européen à Sorbonne Université, est revenu notamment sur le rapport Mario Draghi ainsi que le programme France 2030. Selon lui, ce programme a recréé l’écosystème incluant les universités et les sciences humaines et sociales. Pour faire face aux enjeux de l’innovation et de compétitivité, « notre système académique est bien armé, mais il peut encore être amélioré. C'est un atout », ajoute-t-il. « Nos doctorants peuvent être mieux intégrés dans l’innovation ».

Vers une coopération renforcée entre établissements et entreprises

La journée s’est poursuivie par des échanges dynamiques autour de la coopération entre l’ESR et le monde économique. Patrick Martin, président du Medef, a partagé sa vision d’un partenariat gagnant-gagnant.

En clôture, s’est tenue la remise des « Prix News Tank/Emerging de la coopération établissements-entreprises », qui a récompensé HEC, l'Université Paris-Saclay et Polytechnique. Cette initiative inédite distingue les établissements d’enseignement supérieur français qui se distinguent par leur engagement dans la préparation des diplômés au marché du travail, et leur capacité à nouer des partenariats solides avec le monde socio-économique. 

Ce qui manque au monde académique, c’est un consensus politique transpartisan sur l’intérêt des universités pour notre pays. Dans beaucoup d’autres pays, l’université n’est plus un sujet, elle est LE sujet pour la formation des jeunes, la recherche et l’innovation. Ne pas savoir si on aura demain un gouvernement qui soutiendra les universités, c’est un facteur important d’incertitude et d’instabilité.

Nathalie Drach-Temam, présidente de Sorbonne Université