Résultats de l'ERC Advanced Grant 2023
  • Recherche

Résultats de l'ERC Advanced Grant 2023

Les lauréats de l'ERC Advanced Grant 2023 ont été annoncés le 11 avril 2024.

Lauréats

Alessandro Garcea, professeur de littérature latine et histoire des textes à Sorbonne Université, au sein de l'unité de recherche Rome et ses renaissances : art, archéologie, littératures et philosophie (Sorbonne Université), faculté des Lettres, pour le projet "LiTeRA" (Linguistic Texts of Roman Antiquity. Collecting fragments, sources and lexicon in a digital environment).

Animateur de l'Initiative de l'Alliance Sorbonne Université "Sciences de l'Antiquité", il est également directeur adjoint de l'UFR de Latin et de l’école doctorale Mondes antiques et médiévaux.

L'objectif du projet LiTeRA est d'offrir une perspective holistique sur la genèse et la configuration de la science linguistique romaine (IIe siècle av. J.-C. - IIIe siècle apr. J.-C.), un moment essentiel dans l'évolution de la culture occidentale. Bien que nous ayons hérité de précieuses sources de la tradition grammaticale latine tardive, ce projet mettra en lumière les œuvres négligées des périodes républicaine et impériale antérieures, un vaste corpus de textes qui n'ont pas survécu dans leur intégralité, mais qui ont été cités en extraits dans des manuels normatifs tardifs, des commentaires et des lexiques. Cette première édition systématique des textes grammaticaux latins fragmentaires, réalisée avec les méthodes innovantes de la linguistique pragmatique et fondée sur le potentiel transformateur des humanités numériques, dépasse largement le domaine de la grammaire : elle constitue une clé permettant de mieux appréhender l'histoire intellectuelle, tout en nous aidant à mieux comprendre les textes littéraires contemporains qui ont été préservés intégralement. Il s'agira notamment d'"historiciser la linguistique" à partir des relations entre la réalité objective de l'histoire et la réalité idéologique de la linguistique pour promouvoir un dialogue politique et social plus large sur la diversité linguistique et le multilinguisme, ainsi que sur les méthodologies d'enseignement des langues de l'Antiquité, dans notre monde contemporain.


Jérémie Szeftel, directeur de recherche CNRS, au sein du laboratoire Jacques-Louis Lions (Sorbonne Université/Université Paris Cité/CNRS/Inria), faculté des Sciences et Ingénierie, pour le projet "BlaHSt" (Black Hole Stability).

La recherche de Jérémie Szeftel porte sur l’analyse des équations aux dérivées partielles non linéaires venant de la physique, et particulièrement les équations d’Einstein de la relativité générale. 

La découverte des trous noirs, d’abord comme solutions explicites des équations d’Einstein de la relativité générale, puis comme explications possible de phénomènes astrophysiques, a révolutionné notre compréhension de l’Univers. D’un point de vue mathématique, une question centrale est d’étudier la stabilité de ces objets fascinants. En particulier, le projet concerne les trous noirs de Kerr qui forment une famille à deux paramètres correspondant à des trous noirs en rotation, solutions des équations d’Einstein. Depuis leur découverte par Roy Kerr en 1963, la conjecture de stabilité des trous noirs de Kerr est devenue un sujet central de la relativité générale, d’abord pendant l’âge d’or de la physique des trous noirs, puis au cours des vingt dernières années dans le cadre de la relativité générale mathématique. Ces efforts ont conduit à la résolution récente, par Jérémie Szeftel et ses collaborateurs, de la conjecture dans le cas à faible rotation. Un des principaux objectifs de ce projet est de s’attaquer au cas général, c’est à dire la preuve de la stabilité des trous noirs de Kerr pour tout moment angulaire. Les autres objectifs concernent la stabilité des trous noirs dans d’autres situations physiquement pertinentes comme les trous noirs chargés, ou en présence d’une constante cosmologique.