Restauration du stabile "Cinq Ailes" d'Alexander Calder
Le stabile "Cinq Ailes" d’Alexander Calder (1967), qui se trouve sur le campus Pierre et Marie Curie, est actuellement en cours de restauration.
C’est sous l’impulsion du poète Jean Lescure, conseiller technique pour la décoration de la Faculté lors de la seconde phase des travaux menés par Edouard Albert, que l’œuvre d’Alexander Calder (1898-1976), tout comme celles de Léon Gischia (1970-1971), Arp (1972) ou Vasarely (1967), a été commandée. Figure majeure de l’art du XXème siècle, Calder réalisa ses premières sculptures « mobiles » en 1932 et, la même année, son ami Arp qualifiait de « stabiles » ses créations immobiles. Cette œuvre monumentale (4,8 x 7,8 x 5,9 mètres d’envergure) se compose de tôles d’acier incurvées, assemblées entre elles par un corps central circulaire et reposant au sol sur cinq points d’appui seulement, à la base de chaque « aile ». Elle fut conçue et assemblée dans l’atelier de Calder à Saché, en Indre-et-Loire.
Restaurée une première fois au début des années 2010, quelques années avant son installation tardive sur le campus en 2016, la sculpture nécessite une attention régulière. A certains endroits, la couche de primaire protégeant l’œuvre avait disparu, ce qui laissait apparaître des traces de corrosion.
Confié à Denis Chalard, un restaurateur professionnel qui travaille régulièrement sur des œuvres de Calder, le stabile a donc été décapé, poncé, avant qu’une nouvelle couche de primaire mat soit appliquée au pinceau et au rouleau sur les parties corrodées. Prochaines étapes : appliquer deux couches de peinture, la première au rouleau, la seconde au pistolet, afin de retrouver la couleur noire originale et l’aspect mat du métal, dans le respect du style et des préconisations d’Alexander Calder, très attentif à l’aspect final de ses œuvres. La restauration est aussi l’occasion d’en apprendre plus sur la conception des stabiles de Calder, de son souhait que les points de jonction des différentes parties de la sculpture restent visibles, à l’utilisation de boulons monogrammés. Elle a également révélé certaines « cicatrices », comme ces marques laissées par des anneaux qui, pour permettre le transport de l’œuvre lors d’une exposition en 1993, avaient été soudés sur les ailes.
Cette opération est prise en charge et suivi par la Bibliothèque de Sorbonne Université dont le pôle Patrimoine assure la gestion et la valorisation du patrimoine scientifique, technique et artistique de Sorbonne Université.