Première mondiale : des archives numériques encodées sur ADN entrent aux Archives nationales
Mardi 23 novembre, deux textes fondateurs encodés sur ADN ont été enregistrés aux Archives nationales. Une première mondiale pour une institution publique rendue possible grâce à la technologie bio-inspirée, développée par deux scientifiques de Sorbonne Université et du CNRS.
DNA Drive est la technologie de stockage d’information numérique sur ADN développée et brevetée par Stéphane Lemaire et Pierre Crozet, respectivement directeur de recherche CNRS et maître de conférences à Sorbonne Université. L’encodage sur ADN de deux textes historiques, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, rédigée par Olympe de Gouges en 1791, a permis d’obtenir une preuve de concept de l’efficacité et de la fonctionnalité de cette technologie révolutionnaire.
À l’occasion d’une conférence de presse exceptionnelle, organisée mardi 23 novembre par Sorbonne Université au musée des Archives nationales (hôtel de Soubise), l’équipe de recherche a présenté son projet « La Révolution de l’ADN ». Les Archives nationales ont ensuite officiellement déposé les capsules contenant les documents encodés sur ADN dans l'Armoire de Fer qui renferme notamment le testament de Louis XIV, la dernière lettre de Marie-Antoinette ou encore la Constitution de 1958. L'objectif : garder mémoire de cette expérimentation de stockage prometteuse. "Je suis persuadé que le DNA Drive est la preuve que la biologie de synthèse va changer notre relation au monde, et pour le meilleur", a souligné Pierre Crozet, maître de conférences en biologie moléculaire à Sorbonne Université.