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Musealia - Plaque commémorative des élèves du laboratoire de géographie physique

Tous les mois, Sorbonne Université fait découvrir à sa communauté et au grand public un objet issu de ses collections patrimoniales.

Ce mois-ci, découvrez la plaque commémorative réalisée en hommage aux  élèves du laboratoire de géographie physique, morts pour la France (1914-1918).

Le cycle Musealia est piloté par la Bibliothèque de Sorbonne Université et notamment par son Pôle Patrimoine.

. Musealia - Plaque commémorative des élèves du laboratoire de géographie physique

Une plaque-hommage aux morts pour la France

Cette plaque commémorative en marbre a récemment intégré les collections Géosciences avec l’appui d’André Mariotti, professeur émérite à Sorbonne Université. Elle avait orné, depuis l’entre-deux-guerres, les murs du laboratoire de géographie physique de la Faculté des sciences de l’Université de Paris. Fondé suite à la création en 1897 d’une chaire dédiée à la géographie physique à l’initiative du géologue Charles Vélain (1845-1925), le laboratoire s’était installé dans les bâtiments nouvellement achevés de la Sorbonne, côté rue Saint-Jacques. Dès sa première année d’existence, en 1898, le laboratoire rassemblait plus de 60 élèves réguliers qui se consacraient à « l’étude des formes actuelles du globe » sous la direction de Vélain.

Plaque

 

La liste des 65 élèves du laboratoire « morts pour la France » témoigne du lourd tribut payé par ces anciens étudiants de la Sorbonne, âgés pour la plupart d’entre 25 et 30 ans en 1914, lors de la Première guerre mondiale. Parmi eux, on retrouve les noms de membres de la Société géologique de France, comme ceux du géologue Jean Boussac (1885-1916), d’Albert de Romeu (1875-1915), qui travaillait au laboratoire de minéralogie du Muséum, ou de Jacques Wherlin (1885-1916), un des pionniers de l’escalade en forêt de Fontainebleau avec le « Groupe des Rochassiers » .

Pour autant, les qualités scientifiques de ces jeunes soldats mobilisés comme des millions d’autres « combattants ordinaires », n’ont bien souvent pas été mises à profit sur le front, alors même que leur formation aurait pu les conduire à des affectations spéciales. Jean Boussac, alors professeur de géologie à l’Institut catholique de Paris, débute ainsi la guerre comme simple sergent au 289ème régiment d’infanterie. Blessé par éclat d’obus en septembre 1914, puis par balles l’année suivante, il est à nouveau très grièvement atteint à Verdun le 12 août 1915. Il meurt des suites de ses blessures dans une ambulance de l’arrière quelques jours plus tard, dans les bras de son beau-père Pierre Termier (1859-1930), professeur de géologie à l’Ecole des Mines. La correspondance de guerre qu’il a entretenue avec le père Teilhard de Chardin a été publiée en 1986.

Par Rémi Gaillard, responsable du Pôle Patrimoine, Bibliothèque de Sorbonne Université.

 

Fiche technique

  • Dénomination/Type : Plaque commémorative des élèves du laboratoire de géographie physique morts pour la France (1914-1918)
  • Numéro d’inventaire : en cours
  • Mesures : ~ 100 x 50 cm
  • Date : sans date, entre-deux-guerres  (?)
  • Lieu de conservation : Collections Géosciences de Sorbonne Université

Bibliographie

  • « Le laboratoire de géographie physique en Sorbonne », Revue de géographie, Paris, 1898.
  • Nicolas Ginsburger, « Les géologues français à l’épreuve du feu », in Françoise Bergerat (dir)., 14-18 : La Terre et le Feu, géologie et géologues sur le front occidental, co-édition AGBP – COFRHIGEO – SGN, Mém. Hors-série n° 10 de l’AGBP.
  • Pierre Teilhard de Chardin et Jean Boussac, Lettres de guerre inédites, présentées par François Guillaumont, Paris, O.E.I.L., 1986.