Lisa Barbelin et Thomas Chirault © Franck Moreau - FFTA
  • Interview

Lisa Barbelin et Thomas Chirault, le tir à l’arc dans la peau

Ils sont tous deux étudiants (Lisa est en deuxième année de licence de chimie, et Thomas en matériaux à Polytech Sorbonne), tous deux archers de compétition, tous deux qualifiés pour les Jeux olympiques de Tokyo. Comment font-ils pour concilier leur passion et leurs études ? Rencontre.

D'où vous est venue cette passion pour le tir à l’arc ?

Lisa Barbelin : Mon oncle en faisait à l’époque et j’avais trouvé ça vraiment cool. Je m’y suis donc mise assez rapidement à 9 ans avec une seule idée en tête : gagner ! J’ai fait mon premier tournoi le jour de mon 10e anniversaire.

Thomas Chirault : J’ai commencé à m’exercer au tir à l’arc au collège vers mes 11/12 ans. Mon cousin en pratiquait après les cours et comme on faisait la route ensemble, j’ai fini par essayer moi aussi.

Depuis quand le tir à l’arc est devenu plus qu’un passe-temps ?

LB : Mon objectif était – et est toujours – de remporter des compétitions. J’ai commencé par vouloir un bon niveau local, puis régional, je me suis hissée à un niveau national ensuite et je vise maintenant l'international. J’ai l’envie d’aller toujours plus loin !

TC : Dès le début, je me suis investi dans cette pratique. J’en faisais 2 à 3 fois par semaine puis rapidement, je suis passé à 4-5 fois avant d’intégrer une structure d'entraînement.

Lisa, vous êtes étudiante en deuxième année de licence de chimie, et vous, Thomas en matériaux à Polytech. Pourquoi avoir choisi ce cursus ? Qu'envisagez-vous à la suite de cette formation ?

LB : Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours adoré la chimie. Petite, je voyais cela comme une sorte de cuisine avec des formules magiques utilisées pour changer le monde… Après ma licence, je souhaiterais m'orienter vers un master puis une école d’ingénieur.
Pratiquer du sport ne fait pas tout, j’aime avoir une tête bien pleine. Je ne me voyais pas ne pas faire d’études.

TC : En terminale, j’ai eu un TP de chimie en nanomatériaux et cela m'a tout de suite plu. Je savais que je voulais être ingénieur mais je ne savais pas encore trop dans quel domaine. J’ai commencé par une licence de chimie que j’ai suivie à la faculté des Sciences et Ingénierie, puis j’ai emprunté une passerelle en deuxième année pour être admis à Polytech Sorbonne. Pour l’instant, je prends le temps, j’avance tranquillement dans mes études...

Lisa Barbelin © Franck Moreau - FFTA
Thomas Chirault © Franck Moreau - FFTA

Comment Sorbonne Université vous aide-t-elle à concilier au quotidien le sport de haut niveau et vos études ?

LB : Avec beaucoup d’organisation ! Les journées sont longues et il faut réussir à caser les entraînements et les cours. Dans une seule journée, je dois parfois switcher mon cerveau pour qu’il se mette en mode étude ou en mode sport. J’ai la chance que Sorbonne Université et ses équipes pédagogiques m'aident à aménager mes études et mon emploi du temps en fonction de mes contraintes sportives.

TC : Le statut SHN (sportif de haut niveau) et son dispositif d’accompagnement sont une véritable chance. Je vais, par exemple, pouvoir étirer mes deux prochaines années sur 3 ou 4 ans. On m’offre aussi la possibilité d’organiser mes examens selon mon planning sportif. Les équipes pédagogiques de Sorbonne Université sont très à l’écoute de nos besoins.

Que représentent les Jeux olympiques pour vous ?

LB : Les JO, c’est un rêve d’enfant ! Quand j’étais petite, je les regardais avec ma famille à la télévision et je leur disais : « Un jour, vous verrez, j’y serai moi aussi ! ». J’ai encore du mal à réaliser que je suis qualifiée et que je vais bientôt y participer.

TC : C’est le rêve de tous sportifs ! Dès mes débuts au tir à l’arc et au vu de mon parcours et de mes capacités, on me disait que je finirais par y aller. C’est assez dingue ! Je veux vivre ce moment pleinement en épreuve individuelle comme en équipe. Mes coéquipiers et moi avons les capacités pour décrocher une médaille et monter sur un podium.

Comment envisagez-vous la suite de votre parcours sportif ?

LB : Mon objectif ultime est d’obtenir une médaille aux JO, que ce soit ceux de Tokyo ou de Paris.

TC : J’ai atteint un bel équilibre entre mes études à Polytech, l’INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance) et l’Armée des Champions qui me permet d’être à mon meilleur niveau. Je veux continuer dans cette voie.

Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

LB : Une médaille d’or... et un diplôme !

TC : De briller à Tokyo, tout simplement.

Sur le podium

Lisa Barbelin

2021
Médaille d’or : Championnats d'Europe     
Médaille de bronze : Coupe du Monde de Paris par équipe
    
2019
Médaille d’argent : Championnats du Monde Juniors par équipe (mixte)

2017
Médaille de bronze : Championnats du Monde Cadet par équipe (mixte)
 

Thomas Chirault

2021
Médaille de bronze : Coupe du Monde de Paris par équipe

2019
Médaille d’or : Jeux Européens par équipe   

2017
Médaille d'argent : Championnats du Monde par équipe
Médaille d'or : Coupe du Monde par équipe   

2018
Médaille de bronze : Coupe du Monde
Médaille d'argent : Championnats d'Europe par équipe (mixte)
Médaille d'or : Championnats d'Europe Juniors par équipe  

Bourses Passeport pour les JO

Lisa et Thomas ont tous deux bénéficié du soutien de la Fondation Sorbonne Université via le dispositif de bourses Passeport pour les JO. "Nous remercions de tout cœur la Fondation pour leur confiance, leur aide, et leur soutien dans cet ambitieux double projet de vie. C'est une immense chance et cela nous a permis d'aborder notre préparation olympique de manière très sereine. Nous en sommes très reconnaissants", soulignent-ils de concert.

Créé en 2018 par la Fondation Sorbonne Université, le programme Passeport pour les JO accompagne et soutient financièrement les étudiantes et étudiants ayant choisi de mener de front un cursus universitaire à Sorbonne Université et une carrière de sportif de haut-niveau avec un fort projet olympique.

Fort de son originalité, ce dispositif assure une meilleure autonomie financière aux sportives et sportifs, en leur permettant de se consacrer pleinement à leurs études et à l’entraînement dans cette période si particulière qu’est la préparation des JO. Pour atteindre l’optimum de leur performance, elles et ils ont notamment besoin de compléter leur formation sportive par des stages spécialisés, soins médicaux, récupération, etc. Ces frais représentent une charge financière supplémentaire, qu’eux-mêmes ou leurs familles ne peuvent pas toujours supporter. En outre, les bourses représentent une aide très concrète à la poursuite de leurs études et peuvent également de financer une partie des frais d’inscriptions à l’INSEP ou certaines compétitions. Le montant individuel de la bourse s’élève à 3 000 € par an.