« L'Inde et la France peuvent beaucoup apprendre l'un de l'autre »
Le campus franco-indien pour la santé de Sorbonne Université a franchi une nouvelle étape plus tôt cette année avec sa première école de printemps. Des étudiantes et étudiants en master, des doctorantes et doctorants, et des post-doctorantes et post-doctorants ont été accueillis par l'Indian Institute of Technology Delhi (IITD) pour cette école de printemps centrée sur la formation et la collaboration. Benjamin Flament (sur la photo, au milieu, à gauche) et Konstantin Volzhenin (à ses côtés, à droite) nous ont partagé leurs expériences.
Qui êtes-vous et quels sont vos domaines d'expertise respectifs ?
Benjamin Flament : Je suis doctorant en neurosciences cognitives à l'Institut du Cerveau (Sorbonne Université/AP-HP/Inserm/CNRS). Je me spécialise dans les croyances et comment elles influencent la prise de décision. J'essaie de comprendre comment l'adhésion à un état d'esprit particulier impacte notre prise de décision, par exemple dans les questions académiques, d'un point de vue à la fois comportemental et neuroanatomique. J'ai participé à l'école de printemps « Santé : perspectives des sciences humaines et sociales et sciences cognitives » en Inde.
Konstantin Volzhenin : Je suis actuellement doctorant en troisième année au Laboratoire de biologie computationnelle et quantitative (LBCQ). Je travaille sur les modèles d'intelligence artificielle appliqués à la protéomique, en particulier les interactions protéine-protéine. J'essaie d'utiliser des modèles de langage étendus pour extraire des informations précieuses directement à partir de séquences d'acides aminés. Mon but : découvrir de nouvelles interactions au sein d'un même organisme et entre différentes espèces. J'ai fait partie de l'école de printemps « Biologie structurale » à l'IITD.
Qu'est-ce qui vous a motivé à participer à l'école de printemps en Inde ?
B.F. : Ce qui m'a principalement motivé, ce sont les sujets des cours proposés. Il y en avait dans mon domaine, en sciences cognitives et comportementales, mais aussi un peu en dehors de mon champ, sur des notions plus philosophiques ou sur la politique de l'Inde. Cette opportunité d'acquérir de nouvelles compétences était très motivante. Évidemment, découvrir un pays aussi riche et culturellement différent de la France pesait dans la balance. Cela ouvre de nouveaux horizons dans une carrière académique.
K.V. : Tout d'abord, l'accent mis par le programme sur la biologie structurale et son caractère interdisciplinaire correspondait bien à mes intérêts de recherche. J’avais aussi très envie d'acquérir une expérience dans un environnement de recherche internationale et de collaborer avec des chercheuses et chercheurs en sciences expérimentales. Tout comme Benjamin, j’ai bien sûr été excité à l'idée de m'immerger dans une nouvelle culture.
Pourquoi la collaboration internationale est-elle importante de manière générale, et en particulier, entre la France et l'Inde ?
B.F. : Dans un monde de plus en plus globalisé, il est important de pouvoir communiquer et de faire l'effort de découvrir de nouvelles cultures. D’autant plus dans le monde académique ! Partager des connaissances et apprendre des autres sont des compétences importantes.
Cette école de printemps nous a permis d'échanger des idées et d'obtenir un aperçu de la manière dont la recherche fonctionne dans un pays éloigné du nôtre. Cela ne peut être que bénéfique pour nous aider à améliorer notre recherche et notre expertise. Que ce soit dans notre manière de produire de la science ou même de mettre en œuvre des politiques pour nos pays, l'Inde et la France peuvent beaucoup apprendre l'un de l'autre.
K.V. : La collaboration internationale est cruciale dans le monde d'aujourd'hui, surtout dans les domaines scientifiques. Elle permet le partage des connaissances, des ressources et des expertises, conduisant à une recherche et à une innovation de meilleure qualité.
Dans le cas de la France et de l'Inde, les deux pays ont une longue histoire de collaboration scientifique. Par exemple, la France bénéficie de l'invitation de chercheuses et chercheurs indiens qualifiés pour mener leurs expériences dans des installations locales comme les synchrotrons français. En retour, l'Inde peut accélérer le rythme de ses projets scientifiques.
Qu'avez-vous retenu de cette expérience ?
B.F. : Ce que je retiendrai le plus, c'est ce que j'ai appris sur les politiques de santé et de sécurité de l'Inde. Nous avons l'habitude de nous conforter dans les choses que nous connaissons, alors pouvoir aller directement dans un autre pays pour voir comment cela fonctionne là-bas, et pouvoir échanger et s'entraider, est quelque chose de très enrichissant à la fois professionnellement et personnellement.
K.V. : Pour moi, c’est définitivement l'importance de la collaboration interdisciplinaire pour aborder des problèmes scientifiques complexes. Cette expérience m'a inspiré à chercher davantage d'opportunités de collaboration interdisciplinaire dans mon propre domaine de recherche.
Quels sont les moments culturels forts de votre séjour en Inde ?
B.F. : Bien sûr ! Avoir la chance d'aller en Inde pour s'immerger plus pleinement dans la culture du pays était extrêmement enrichissant. Malgré l'emploi du temps chargé des cours de l'école de printemps à l'IITD, nous avons eu l'occasion d'explorer la ville et de découvrir des aspects de la culture indienne en même temps.
K.V. : Absolument ! La culture indienne est extrêmement diversifiée, et même si je n'ai pu qu'en effleurer la surface, ce programme m'a donné une opportunité incroyable de découvrir la vie dans ce merveilleux pays. J'ai pu visiter des sites historiques, goûter à la délicieuse cuisine locale et participer à des fêtes traditionnelles indiennes.