Le Malade imaginaire, le chef d’œuvre de Molière revisité comme au XVIIe siècle
Pour célébrer les 400 ans de Molière, Théâtre Molière Sorbonne a travaillé à la création du Malade imaginaire tel que Molière l’avait conçu en 1673.
Un travail considérable a été mené pendant plus de trois ans par l'école-atelier de Sorbonne Université. Après l'Opéra Royal de Versailles fin mars, d'autres représentations exceptionnelles de cette œuvre emblématique seront jouées par la troupe dans plusieurs salles de France.
Avec l’implication d’une pléthore de partenaires et dans le cadre de son Alliance, Sorbonne Université produit un spectacle exceptionnel, grâce aux activités de recherche, de formation et de transfert de ces savoirs. Georges Forestier, spécialiste reconnu du théâtre français du XVIIe siècle et de Molière, et Mickaël Bouffard, historien de l’art des XVI et XVIIIe siècles, spécialiste de l’iconographie du geste, des costumes et des spectacles, ont reconstitué sur la base des nombreux documents de l’époque la façon dont Molière avait conçu, mis en scène et joué le Malade imaginaire.
Depuis trois ans, un travail de recherche considérable a été mené pour mettre au jour tous les constituants artistiques et scénographiques des représentations originelles de 1673 et 1674 (texte, déclamation, jeu, musique, danse, costumes, décors...) et pour les traduire en un spectacle propre à éblouir les spectateurs du XXIe siècle.
La pièce interprétée, dansée et chantée par la troupe de Théâtre Molière Sorbonne et des étudiantes et étudiantes d’instituts de formation partenaires de Sorbonne Université ou membres de son Alliance (voir encadré) sera jouée dans plusieurs villes de France en 2022, à commencer par l’Opéra Royal de Versailles les 29 et 30 mars. Ce retour aux sources fera vivre au public une expérience inédite, celle d'un type de jeu disparu, et proposera un spectacle aussi vivant et parlant qu’à sa création.
Un projet interdisciplinaire de grande envergure
Ce programme de recherche appliquée inédit a mobilisé les différentes disciplines qui font la renommée et l’expertise de Sorbonne Université : littérature, histoire de l’art, de la danse et des spectacles, histoire de la médecine et des sciences, musicologie, organologie, archéologie expérimentale... Grâce à cette approche interdisciplinaire et l’avancée des connaissances sur les arts du spectacle à l’Âge classique, il a été possible de proposer la mise en scène la plus documentée à ce jour sur les plans historiques, littéraires et techniques.
Avec cette version exceptionnelle du Malade imaginaire, le Théâtre Molière Sorbonne fait preuve d’un niveau d’excellence scientifique, artistique et pédagogique sans précédent. Plus encore, ces représentations témoignent de la qualité de la recherche menée au sein de Sorbonne Université et du rôle prépondérant de son école-atelier dans la formation de futurs professionnels du monde du spectacle.
De nombreux partenaires
Ce spectacle n’aurait pu voir le jour sans l’implication du Pôle Supérieur Paris Boulogne-Billancourt, des conservatoires à rayonnement régional de Paris, d’Aubervilliers et de Boulogne-Billancourt, de l’Académie Fratellini, du Centre de musique baroque de Versailles, des lycées des métiers La Source de Nogent-sur-Marne, du lycée Jules Verne de Sartrouville et de la direction du développement culturel du Château de Versailles.
Au sein de Sorbonne Université, ont aussi été largement impliqués sa Fondation, la direction des Affaires culturelles, l’Observatoire des patrimoines (OPUS), l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (Inspé) de l’Académie de Paris, le Fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes et le Service universitaire des activités physiques et sportives.
L’interprétation historiquement informée
Mouvement musical apparu au XXe siècle, l’interprétation historiquement informée est une formule employée pour caractériser la redécouverte et l’interprétation authentique de la musique ancienne. « Vers le milieu du XXe siècle, on a redécouvert un répertoire de musiques anciennes, d’instruments d’époque, une autre manière de jouer… C’est à ce moment-là que la notion d’histoire et donc celle d’interprétation historiquement informée est apparue », explique Georges Forestier.
Souhaitant se rapprocher de la musique de l’époque et des intentions originelles des compositeurs, l'interprète joue avec des instruments d'époque ou des copies fidèles et réalise un gros travail sur l'ornementation, les diapasons, les tempi et les tempéraments utilisés…