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L’art digital d’Obvious s’invite dans l’exposition Dolce & Gabbana

Le collectif artistique Obvious, connu pour ses créations à la croisée de l’art et de l’intelligence artificielle, fait partie des quatre artistes digitaux sélectionnés pour faire partie de l’exposition Du cœur à la main de Dolce & Gabbana. Présentée au Grand Palais après un passage remarqué à Milan, cette exposition célèbre les 40 ans de la maison de couture italienne.

Obvious à l'exposition Dolce Gabbana

Retour sur une collaboration unique

« L’idée de cette exposition est née d’une volonté de célébrer 40 ans de création haute couture, tout en intégrant des dimensions innovantes comme le digital, un domaine en pleine expansion pour la maison », explique Hugo Caselles-Dupré, membre du collectif Obvious. C’est pourquoi Domenico Dolce tenait particulièrement à inclure des artistes numériques afin d’offrir une vision du futur de la mode ». Plusieurs artistes digitaux ont donc été invités à créer des œuvres d’introduction à l’exposition, dont Obvious, le seul collectif français à rejoindre ce prestigieux projet.

Pour concevoir leur œuvre, les membres d’Obvious se sont plongés dans l’univers de la marque. « Nous avons visité leurs ateliers de création à Milan, visionné de nombreuses vidéos de leurs défilés et parcouru des photos de leurs créations. Ces ateliers incarnent le charme à l’italienne. Tout est fait à la main avec une grande précision », souligne Hugo Caselles-Dupré. Cette immersion dans une tradition où chaque geste compte a permis au collectif de comprendre l’importance du savoir-faire de Dolce & Gabbana et leur recherche de la perfection dans les moindres détails. « Nous avons été marqués par leurs codes esthétiques : le noir omniprésent, les fleurs, et leur maîtrise des couleurs. Nous avons intégré ces éléments dans notre œuvre, tout en y ajoutant notre vision futuriste », ajoute Hugo Caselles-Dupré.

Imaginer le futur de la mode

La consigne de Domenico Dolce était simple : carte blanche pour imaginer l’avenir de la mode. Obvious a alors conçu une installation audio-réactive, où musique techno et ambiance cyberpunk immergent le spectateur dans un défilé Dolce & Gabbana du futur. « À partir de nos observations, nous avons imaginé un univers avant-gardiste, peuplé d’androïdes semi-humains, mystérieux et inaccessibles, mêlant élégance italienne et esthétique futuriste. » Cette œuvre digitale est projetée sur un écran géant dans le hall d’entrée de l’exposition aux côtés d’autres artistes contemporains italiens : Felice Limosani, Alberto Maria Colombo, Quayola, Vittorio Bonapace et Catelloo.

Présentée pour la première fois à Milan en mars 2024, l’œuvre a marqué les esprits. « L’inauguration était grandiose, avec des invités comme Naomi Campbell, qui a coupé le ruban de l’exposition devant notre création », se souvient Hugo Caselles-Dupré. Le succès de l’exposition en Italie a conduit à son transfert au Grand Palais à Paris, où elle a été enrichie de nouvelles pièces et d’un atelier reconstitué.

Des innovations technologiques pour l’exposition

Pour réaliser cette installation, le collectif français est parti de technologies existantes, mais très spécifiques et peu utilisées. « Notre méthode repose sur un assemblage de codes partagés sur des forums, que nous avons poussés à leur maximum », explique Hugo Caselles-Dupré. Le côté audio-réactif, par exemple, s’appuie sur un algorithme open source, optimisé pour rendre l’expérience totalement immersive. « Bien que nous n’ayons pas inventé un algorithme entièrement nouveau, il nous a fallu trois mois de recherche et développement pour adapter cet outil à des écrans de haute qualité, comme ceux de cette exposition. Et ces recherches, nous les avons menées en partie au sein de Sorbonne Université, précise l’artiste. À Paris, comme à Milan, l’écran mesurait six mètres de large, nécessitant des heures de calcul informatique pour générer la vidéo. Nous étions conscients du niveau d’exigence, notamment face à des artistes établis comme Quayola, qui a des décennies d’expérience. C’était un défi technique, mais les retours ont été très positifs et nous sommes sommes fiers d’avoir relevé le challenge. »

Un équilibre entre art et recherche

Pour la semaine qui a précédé le Sommet pour l’action sur l’IA, le collectif a présenté ses derniers travaux de recherche réalisés en partenariat avec Sorbonne Université lors d’une grande conférence à l’Ecole polytechnique. En parallèle, ils ont participé à l’évènement Le Cinquième Art chez Christie’s et une de leurs œuvres a été présentée à l’Institut Montaigne. « C’est un bel équilibre entre nos travaux artistiques et nos efforts de recherche », conclut le membre du collectif.