Johanna Buchter
Gagnante du concours Fleurs d'éloquence 2019
Je n’avais jamais osé participer à un concours d’éloquence. Avec la formation que proposait Fleurs d’Eloquence, c’était l’occasion parfaite pour me lancer.
À seulement 25 ans, Johanna Buchter a déjà un parcours brillant derrière elle. Elle intègre l’ENA en 2014 après un master en affaires publiques à Sciences Po Paris, puis rejoint le ministère des Solidarités et de la Santé en tant que haut-fonctionnaire en 2017. Malgré un parcours sur le papier sans aucune rature, elle pense rapidement à une reprise d’études, regrettant de n’avoir pu étudier davantage la philosophie. « Après m’être renseignée, mon choix s’est arrêté sur la faculté des Lettres de Sorbonne Université dont le master de philosophie proposait une spécialité qui donne une bonne place à la philosophie morale » explique-t-elle. « J’avais envie de creuser les notions de bien et de mal en politique, les valeurs, l’éthique au-delà de la seule confrontation des intérêts qu’on étudie beaucoup en science politique. » Elle y remédie dès septembre 2018 en intégrant le master de philosophie politique et éthique de Sorbonne Université, en formation continue.
À la rentrée, elle découvre l’existence de la formation Fleurs d’Éloquence via le service culturel de la faculté des Lettres de Sorbonne Université. Une fois de plus, elle y voit une occasion de compléter sa formation et de développer ses compétences. « J’avais déjà eu l’occasion de m’exprimer en public lorsque j’étais à Sciences Po mais je n’avais jamais osé participer à un concours d’éloquence. Ceux qui osaient se lancer étaient soit les plus téméraires, soit les plus expérimentés. Avec la formation que proposait Fleurs d’Eloquence, c’était l’occasion parfaite pour me lancer », explique la jeune femme.
Elle qui doit partager son temps entre son master et son emploi choisit de s’inscrire à la formation et de suivre les cours du soir. Durant plusieurs semaines, entourée de 150 autres élèves aux profils variés, et avec l’aide de formateurs passionnés, elle parfait sa diction, apprend à gérer les silences et le rythme, à maîtriser sa posture, sa gestuelle... Bref, à être une véritable oratrice. Elle constate alors qu’il n’existe pas un profil type d’orateur, mais que « chacun peut devenir excellent en développant son propre style, avec ses forces et ses fragilités. Quelqu’un peut être très introverti, et mal à l’aise au départ, mais apprendre à gérer ses émotions et faire un super discours qui va toucher le public. Quand certains vont plus jouer avec les mots, d’autres vont utiliser le ressort émotionnel. » Seul point commun qu’elle reconnait à cette éclectique assemblée : une grande curiosité.
Dans une ambiance qu’elle décrit très bienveillante, les élèves s’observent, se soutiennent, se donnent des conseils... « Petit à petit, j’ai pris confiance en moi et je me suis aperçue qu’en ayant quelques clés, tout le monde pouvait y arriver », précise-t-elle.
Johanna explique notamment que l’une de ces clés est le regard que l’on porte sur le public : « En regardant le public franchement, sans détour, on rétablit comme un rapport d’égalité. On entre dans un échange, on oublie le jugement. Le stress redescend immédiatement et la confiance quant à elle, reprend le dessus. » Progressivement et à force d’entrainements, l’idée du concours fait son chemin dans la tête de l’étudiante. Si elle avoue avoir été dans un premier temps inquiète à l’idée de se confronter au jugement des autres, elle finit, encouragée par ses professeurs, par faire fi de ses angoisses et se laisser tenter. « Cela me semblait insurmontable de réussir à être éloquente, émouvante, intéressante, sincère, le tout en gérant mon stress devant 300 personnes. » Pour y parvenir, elle met en application sa formation et se bat, comme on le lui a appris, avec ses armes : elle pose sa voix, parle avec assurance, s’appuie sur son style direct et naturel... Et remporte la finale du concours le 7 mai dernier devant le public du grand auditorium de la BnF.
« Aujourd’hui, conclut-elle, je sens déjà une différence dans ma vie professionnelle. Je gère mieux le stress quand je prends la parole devant une assemblée et j’ai plus d’assurance lorsque je dois m’exprimer, en réunion par exemple. J’ai remarqué que si parfois on me coupait la parole, c’était parce que je ne parlais pas assez fort, ou que j’avais la voix hésitante. Désormais je fais attention et je m’affirme davantage. »