Protection des cultures agricoles et recherche d’alternatives aux fongicides
Par Audrey Damiens
Utilisés depuis des décennies, les pesticides agricoles conventionnels contaminent le sol, l’eau, l’air et les aliments, pouvant conduire à des effets néfastes sur la santé et l’environnement. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, les décès liés à l’environnement (pollution, exposition aux substances chimiques et changement climatique) s’élevaient en 2012 à 12,6 millions.
Pour faire face à ce défi sociétal, la France a mis en place le plan Ecophyto visant à réduire de 50 % l’utilisation des produits phytosanitaires d’ici 2025, intensifiant ainsi la recherche d’alternatives aux pesticides actuels.
Mes travaux s’intéressent aux maladies fongiques touchant les cultures de blé et de colza, emblématiques de la région Hauts-de-France. A partir de molécules naturelles, par modifications chimiques mineures, nous cherchons à concevoir de nouvelles substances efficaces mais dénuées de toxicité résiduelle sur la santé humaine et l’environnement. Nous recherchons d’une part des dérivés biosourcés fongicides, capables d’inhiber le développement du pathogène, et d’autre part des éliciteurs, appliqués de façon préventive et stimulant les défenses de la plante pour lui permettre de se protéger d’elle-même lors d’une infection.
A ce jour, trois familles de composés particulièrement actifs in vitro contre les souches sensibles et résistantes de Zymoseptoria tritici, pathogène majeur du blé ont été conçues. Des tests in planta sont en cours afin de confirmer leur potentiel en serre.
Audrey Damiens