Les switchbacks : les jets solaires en seraient-ils la clé ?
La mission Parker Solar Probe de la NASA a détecté des déformations magnétiques dans le vent solaire, appelées switchbacks. Pour mieux comprendre ces phénomènes dont les origines demeurent encore incertaines, une étude a été menée, rassemblant le Laboratoire des Physiques des Plasmas (LPP - Sorbonne Université / École Polytechnique / Institut Polytechnique de Paris / Observatoire de Paris-PSL / CNRS), le Laboratoire de Physique et Chimie de l’Environnement et de l’Espace (LPC2E - Observatoire des Sciences de l'Univers / Université d’Orléans / CNRS / CNES), le Laboratoire Franco-Espagnol d'Astrophysique des Canaries (FSLAC – CNRS / Instituto de Astrofísica de Canarias) et plusieurs chercheurs britanniques. Cette étude novatrice, publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics, révèle que les jets solaires peuvent créer des perturbations similaires, mais sans entraîner une inversion complète du champ magnétique.
-
Manon Durocher
-
06 20 38 01 63 - 01 44 27 92 49
-
Paulina Ciucka-Laurent
-
06 19 95 80 61 - 01 44 27 75 21
-
Claire de Thoisy-Méchin
-
06 74 03 40 19 - 01 44 27 23 34
La mission Parker Solar Probe de la NASA a révélé la présence de ces switchbacks, soit une inversion soudaine et rapide du champ magnétique dans le vent solaire. Ces étranges phénomènes, rarement observés près de la Terre, suscitent l’intérêt de la communauté scientifique en raison de leur origine encore indéterminée. Une théorie prédominante chez les scientifiques suggère qu’ils proviendraient de jets solaires, phénomènes omniprésents sur la basse atmosphère du Soleil.
Pour mieux comprendre leurs origines, l’équipe de chercheurs composée du LPP1, du LPC2E2, du FSLAC3 et de chercheurs britanniques4 ont mené des simulations numériques en 3D, reproduisant le comportement du plasma dans l’atmosphère solaire. Ces simulations ont permis de modéliser des jets solaires et d’étudier leur propagation dans le vent solaire. En modifiant des paramètres comme la pression, la température et le champ magnétique, ils ont recréé la diversité des atmosphères solaires observées. Ensuite, ils ont analysé les données de ces simulations de manière similaire aux instruments de la sonde Parker Solar Probe, ce qui a permis d’identifier des déformations du champ magnétique semblables aux switchbacks.
Leurs résultats montrent que les jets solaires peuvent engendrer des déformations magnétiques similaires aux switchbacks, même si des inversions complètes du champ magnétique n’ont pas été constatées. Cela laisse donc penser que d’autres phénomènes de l’atmosphère solaire, en interaction avec les jets solaires, soient responsables des switchbacks avec inversion totale du champ magnétique. Ces résultats incitent donc à explorer de nouvelles pistes de recherche pour élucider ces mécanismes complexes.
1 Laboratoire de Physique des Plasmas (LPP), Sorbonne Université, Ecole Polytechnique, Institut Polytechnique de Paris, Observatoire de Paris-PSL, CNRS.
2 Laboratoire de Physique et Chimie de l’Environnement et de l’Espace (LPC2E), Observatoire des Sciences de l'Univers - Université d’Orléans, CNRS, CNES.
3 Laboratoire Franco-Espagnol d'Astrophysique des Canaries (FSLAC – CNRS / Instituto de Astrofísica de Canarias).
4 School of Mathematics, University of Dundee, & Durham University, Department of Mathematical Sciences.
Pour en savoir plus :
- J. Touresse, E. Pariat, C. Froment, V. Aslanyan, P. F. Wyper and L. Seyfritz ; “Propagation of untwisting solar jets from the low-beta corona into the super-Alfvénic wind: Testing a solar origin scenario for switchbacks.” ; Astronomy & Astrophysics