Miya Dridi

Lauréate du programme de bourses Passeport pour les sciences Pluri’elles, Miya est étudiante en deuxième année de double-licence Physique Informatique. Grâce aux donatrices et donateurs du programme de bourses, elle bénéficie d’une aide financière lui permettant de se consacrer pleinement à ses études scientifiques exigeantes. 

Parlez-nous de votre parcours et de ce qui vous a amené à étudier la physique informatique.

Je suis fascinée par le monde de la recherche scientifique depuis l’enfance, mais c’est à l’âge de quatorze ans que je me suis passionnée de physique. Tandis que l’annonce de la première détection d’ondes gravitationnelles, en début d’année 2016, a eu suffisamment d’écho dans la presse non spécialisée pour que j’en saisisse des bribes, j’ai décidé d’en apprendre plus. En lisant des ouvrages de vulgarisation tels que ceux de Stephen Hawking, j’ai alors découvert ce qui me semblait être un univers étranger. Il s’agissait pourtant de celui que nous connaissons, mais décrit d’une manière qui m’était complètement nouvelle ! J’ai très rapidement compris que je voulais me consacrer pleinement à ce domaine. J’ai donc décidé d’intégrer une classe préparatoire scientifique au lycée Michel de Montaigne après l’obtention de mon baccalauréat, en espérant acquérir le solide bagage mathématique et physique qui me permettrait d’aborder des études plus poussées. C’est au cours de mes deux années en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) que j’ai ensuite développé un fort intérêt pour l’informatique, et en particulier ses aspects théoriques.  

Pourquoi avez-vous choisi cette formation et Sorbonne Université ?

Lorsque j’ai compris que je souhaitais réellement intégrer l’informatique à mon parcours, je ne savais d’abord pas comment m’y prendre. En me penchant sur la question, j’ai alors découvert le Master d’Information Quantique qui a été lancé cette année à Sorbonne Université. Ce fut une véritable révélation ! Le programme alliait à la perfection physique et informatique : je ne pouvais rêver mieux. J’ai par ailleurs été immédiatement séduite par la politique innovante de l’université : il s’agit en effet du premier master de France consacré à cette discipline émergente.
En me renseignant sur les licences proposées par Sorbonne Université que je pouvais intégrer à l’issue de ma CPGE pour accéder à terme à ce master, j’ai ensuite trouvé remarquable l’accent mis sur la pluridisciplinarité. Avec les différents cursus bi-disciplinaires, chaque étudiant a la possibilité de créer un parcours qui lui correspond. Dans mon cas, il s’agissait d’une double-licence physique informatique !

Quels sont vos projets à l’issue de votre licence ?

Comme mentionné précédemment, j’aimerais réellement intégrer le Master d’Information Quantique de Sorbonne Université. Toutefois, je désire également approfondir mes connaissances en physique théorique indépendamment de ce qui peut être utile ou non à l’informatique quantique. Ainsi, je souhaiterais idéalement intégrer le M1 Physique Fondamental et Applications – Profil Information Quantique, qui permet d’accéder aux M2 Information Quantique (département d’informatique) et ICFP (département de physique) que j’aimerais tous deux faire successivement. Enfin, je voudrais réaliser une thèse d’informatique quantique.

Que représente la bourse Passeport pour les sciences Pluri’elles pour vous ?

La bourse Passeport pour les sciences Pluri’elles représente une opportunité exceptionnelle. Il s’agit de pouvoir enfin me consacrer pleinement aux études passionnantes que j’ai la chance de poursuivre, sans être préoccupée par des questions d’ordre matériel. C’est également la reconnaissance des efforts que j’ai fournis tout au long de mon parcours, et une démonstration de la confiance qu’a accordé la Fondation Sorbonne Université en mon projet et ma capacité à le réaliser. C’est très motivant, et je n’en suis que plus déterminée à réussir.

Auriez-vous une réussite ou une satisfaction personnelle à partager ?

Je pense pouvoir être fière de mon parcours académique, de ce que j’ai accompli en dépit des barrières sociales. C’est une chance inouïe que de pouvoir étudier deux disciplines qui me passionnent dans une université de rang mondial, et je suis heureuse de m’être donné les moyens de parvenir jusque-là.

Quel message auriez-vous pour les mécènes et donateurs qui prennent aujourd’hui part au financement des programmes de bourse Passeport, et plus largement pour un mécène ou un donateur qui envisage de soutenir le programme ?

J’aimerais d’abord adresser mes remerciements les plus sincères aux mécènes et donateurs qui prennent part au financement des bourses. Ces programmes sont de ceux qui peuvent réellement changer la vie de jeunes en situation précaire et leur offrir des perspectives nouvelles ! Cette bourse vient de m’accorder la possibilité de mettre derrière moi des années de difficultés financières très éprouvantes et quoiqu’il soit difficile d’exprimer le soulagement que je ressens, je ne peux que vous remercier.
Enfin, j’aimerais dire à quiconque envisage de soutenir le programme qu’on ne peut jamais se tromper en misant sur la jeunesse, sur l’éducation. L’égalité des chances est loin d’être achevée en France, mais c’est avec de telles initiatives que nous nous en rapprochons.
Tout ce que j’espère désormais, c’est que cette bourse m’aidera à atteindre une position sociale et professionnelle telle que je pourrais aider à mon tour les étudiants qui en ont besoin.