Oui, la « taille » peut être motif de séparation !
Par Kwami Adem Mayeden
La boîte de Chocapic pour le petit-déjeuner, l’assortiment de noix pour l’apéro, ou le comprimé de doliprane pour la gueule de bois (au cas où l’apéro serait devenu chronophage) … tous ces produits de notre quotidien ont une caractéristique commune : ce sont des grains ou des poudres qui ont été agglomérés pour former un produit seul et unique. Et quiconque prétend à mettre différentes entités ensemble, à moins de se revendiquer d’un quelconque mouvement hippie, doit au préalable, répondre aux questions : comment puis-je obtenir un mélange homogène, comment empêcher les éléments de se désolidariser les uns des autres, bref comment garder le lien ?
Tout le monde connaît cette frustration quand ayant atteint le fond de la boite de Chocapic, il ne reste que les petites céréales, les miettes ; les grandes s’en étant depuis longtemps allées ! Eh bien, si cette séparation est tolérable au petit-déjeuner et est juste un peu casse-coeur, dans l’industrie du mélange où des tonnes de matières premières sont en jeu, c’est un véritable casse-tête : on se retrouve systématiquement avec les grandes particules d’un côté et les petites de l’autre quand on essaie de les mélanger. Ma mission de physicien consiste donc à comprendre les mécanismes de cette ségrégation ! Je suis pour ainsi dire au quotidien un Freud des grains : je mets en place des méthodes efficaces d’interrogation pour les amener à me dire pourquoi chez eux la taille est aussi importante au point d’être un motif de séparation.
Kwami Adem Mayeden