Le futur de l’océan débattu à l’Unesco
Sorbonne Université présente à la conférence EurOCEAN au siège de l’Unesco à Paris.
Le 11 juin 2019 à Paris, le réseau national des universités marines, coordonné par François Lallier, professeur de biologie à Sorbonne Université, participait à la conférence EurOCEAN au siège de l’Unesco à Paris. Les plus grands experts européens de l’océan étaient réunis pour annoncer la publication de « Navigating the future V » (NFV) devant une audience de décisionnaires nationaux et européens. NFV est un document de référence édité par l’European Marine Board sur le futur de la recherche océanique et maritime jusqu’en 2030, qui doit permettre aux gouvernements européens de mieux en cerner les enjeux.
Le réseau français des universités marines dont Sorbonne Université fait partie, en accord avec le CNRS et l’Ifremer, a contribué à la rédaction de ce document en proposant des experts français comme contributeurs. Créé en 2010, ce consortium d’universités rassemble aujourd’hui « 16 universités françaises qui jouent un rôle crucial dans la formation et la recherche en sciences marines » explique François Lallier. À ce titre, le réseau siège à l’European Marine Board, principal think tank européen dans le domaine. Organe consultatif non gouvernemental indépendant, l’EMB est composé de plus de 10 000 experts en sciences marines. C’est sous sa direction qu’a été présenté « Navigating the future V ».
Ce rassemblement au siège de l’Unesco était aussi une étape clé avant le lancement de la « Décennie pour les sciences océaniques au service du développement durable » lancée par l’ONU pour la période 2021-2030.
Le rapport a ainsi souligné quatre grands domaines phares sur lesquels il recommande de concentrer la recherche marine pour les décennies à venir :
- L'océan quadridimensionnel (évolution de l'océan tridimensionnel dans le temps) et les liens fonctionnels entre les composantes du système marin, c'est-à-dire la physique, la chimie, la biologie, l'écologie et les humains ;
- L'impact de multiples facteurs de stress (tels que le changement climatique, la pollution, la surpêche) sur le fonctionnement des écosystèmes marins, leurs interactions, leur évolution et leur adaptation dans le temps, et les services écosystémiques qu'ils fournissent ;
- Les caractéristiques, la probabilité et les impacts des phénomènes extrêmes et des géorisques liés au climat (les vagues de chaleur en mer, les séismes météorologiques et sous-marins, les glissements de terrain, les éruptions volcaniques et les tsunamis qui leur sont associés) et la façon dont ils pourraient changer sous l'effet des changements climatiques ;
- Les technologies océaniques, la modélisation, les données et l'intelligence artificielle nécessaires à l'observation durable des océans pour comprendre, prévoir et gérer les impacts humains sur l'océan.
Sorbonne Université est également la première université française à porter sur son campus Pierre et Marie Curie une infrastructure de recherche européenne, EMBRC, et en animant en partenariat avec le CNRS, EMBRC-France, nœud français de l’ERIC qui regroupe les trois stations marines SU/CNRS de Banyuls-sur-Mer, Roscoff, Villefranche-sur-Mer. En matière d’enseignement, Villefranche-sur-Mer, Roscoff et Banyuls jouent également un rôle clé au sein de Sorbonne Université, notamment au travers des masters sciences de la mer et biodiversité, écologie et évolution, reconnus nationalement et internationalement pour former de futurs professionnels de l’environnement et de la biodiversité.